Introduction à la lecture de Platon, suivi de Entretiens sur Descartes
de Alexandre Koyré

critiqué par Béatrice, le 21 septembre 2010
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Koyré inspiré
Dialogues socratiques, Cité platonicienne et doute cartésien – c’est le découpage de ce bouquin : une introduction à la lecture de textes philosophiques.

Qu’est ce que la vertu ? La vertu peut-elle s’enseigner ? En nous accompagnant dans les méandres des trois dialogues socratiques, Koyré montre la raison d’une absence – l’absence de conclusion. Platon et Socrate ne nous offrent pas de conclusion explicite, car « la science véritable ne s’apprend pas dans les livres, n’est pas imposée à l’âme du dehors ; c’est en elle-même, par elle-même, par son propre travail intérieur que celle-ci l’atteint, la découvre, l’invente ». Autrement dit, la recherche de la vérité exige un effort de la part du lecteur ; le dialogue socratique contient une épreuve.

Une introduction à la lecture de la République – c’est l’enjeu de la deuxième partie. Quelques repères :
- la critique de la sophistique ; l’opposition entre le discours socratique et la sophistique
- plusieurs approches pour définir la justice
- l’utopie de la Cité parfaite, ses gardiens et son roi philosophe
- l’éducation de la jeunesse

Le dernier volet est consacré à la Méthode de Descartes. Contexte : les Essais de Montaigne sont un traité du renoncement, et ce renoncement est insupportable, il nous conduit au désespoir. Désespérer d’avoir une certitude. Alors, en réaction, trois voies se dessinent : la foi, l’expérience (Bacon) et la raison. L’évocation du rapport Montaigne – Descartes, la mise en perspective et la conclusion portant sur l’héritage, voilà les grandes lignes de ce texte passionnant qui magnifie l’audace de Descartes.

Un ensemble bien structuré et limpide, un vrai bonheur de lecture pour les amateurs de philo.