Théorie de la justice
de John Rawls, Catherine Audard (Traduction)

critiqué par Veneziano, le 21 septembre 2010
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Une conceptualisation du juste et de son organisation
ce livre constitue une construction de philosophie politique et morale avant tout, non de philosophie du droit et réflexion sur l'organisation judiciaire. Ce philosophe américain contemporain conceptualise l'idée de juste, en vue de structurer la société.
Le juste est mû, selon lui, par les vecteurs de liberté et d'égalité, et emprunte des voies rationnelles, tenant de l'utilitarisme, des préférences individuelles et collectives, de la théorie économique, du dilemme du joueur et du prisonnier, des courbes d'indifférence ou d'utilité marginale notamment, pour élaborer le champ des possibles, afin de déterminer l'acheminement vers le juste, la justice.
Le pacte social serait, si j'ai bien compris, à remodeler constamment, de manière pragmatique, en fonction des conjonctures, besoins et contraintes de l'époque, voire de l'heure. Là, je raccourcis, en vue de synthétiser. Et le maître-mot dans ce chemin vers la quête du juste est l'équité, et c'est bien pourquoi est avant tout philosophique, et très peu juridique, puisqu'il ne relève pas véritablement du champ lexical de cette discipline, même si des méthodes d'application peuvent y parvenir, ou y tenter.

Ce pinsum est basé sur de la logique, qui devient complexe, à force de croiser les concepts et les méthodes d'analyse. S'il est patient, sa lecture ne peut être opérée à petit pas. La logique qui fonde son raisonnement rassure et permet de ne jamais être égaré trop longtemps.
Il passe pour un ouvrage majeur de philosophie politique. Il est, en effet, brillant, tant il finit par paraître limpide sur un sujet si complexe.