Mississippi
de Hillary Jordan, Michèle Albaret-Maatsch (Traduction)

critiqué par BMR & MAM, le 17 septembre 2010
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Que la bête meure ...
Décidément, on n'en finit pas de fréquenter l'Histoire des noirs américains.
Après l'Oiseau Moqueur, après les Rues de feu, voici la période intermédiaire, pile entre les deux, avec Mississippi de Hillary Jordan.
De ces trois bouquins, c'est l'Oiseau moqueur de Ann Harper Lee qui emporte la palme, haut la main, et Mississippi est malheureusement loin de pouvoir rivaliser avec.
Ça commence avec la Guerre (celle de 40) et ça se termine sur les premiers pas de Martin Luther King, vague lueur d'espoir après une histoire très sombre.
Un bouquin qui s'ouvre sur une scène dantesque (la scène finale, en fait) avec deux frères qui, sous un déluge de pluie, creusent dans la gadoue la tombe de leur père :

[...] J'entrais dans la maison quand le marteau s'est abattu sur le premier clou en un bruit délicieusement irrévocable qui a fait sursauter les enfants.
« C'est quoi ça, maman ? a demandé Amanda Leigh.
- C'est ton papa qui ferme le cercueil de Pappy.
- Il va se fâcher ? » a murmuré Bella effrayée.
Laura m'a jeté un petit coup d'oeil farouche.
« Non, ma chérie, a-t-elle répondu. Pappy est mort. Il ne se fâchera plus jamais. Maintenant, mettez votre manteau et vos bottes. Il est temps de porter votre grand-père en terre. »
Heureusement qu'Henry n'était pas là pour entendre la satisfaction dans sa voix.

Visiblement encore une histoire de famille pas très unie. Laura épouse Henry, l'un des deux frères. Ils quittent la ville (Memphis) pour aller s'embourber dans une ferme perdue au coeur du delta du Mississippi. Bientôt ils sont obligés de recueillir le père d'Henry, ce vieux con raciste (et bien sûr membre du KKK) qu'on est si content d'enterrer, à la fin.
Mais ce roman d'Hillary Jordan est vraiment trop caricatural : la descente aux enfers de la gentille Laura n'en finit pas.
Les gentils noirs de la masure d'à côté, le vieux con raciste qui fait chier tout le monde, même ses propres fils, la belle-fille qui a dû abandonner son piano et qui méritait mieux que de finir les deux pieds dans la gadoue, snif !
C'est too much et ça manque beaucoup trop de subtilité. Dommage.
Deux aspects sauvent le bouquin.
Le premier c'est le rappel historique sur tous ces noirs partis guerroyer en Europe contre les nazis. Souvent envoyés en première ligne (façon tirailleurs sénégalais) par des généraux aussi racistes sur notre front de l'Est qu'ils l'étaient l'année précédente dans leur propre Sud.
Sauf que tous ces soldats noirs seront bientôt acclamés comme tous les GI's par les européens libérés : ils se retrouveront fêtés par des blancs, courtisés par des blanches, applaudis et respectés comme ça ne leur était jamais, mais alors jamais, arrivé.
C'était pas vraiment prévu et on sait maintenant que, de retour au pays, ils contribueront pour beaucoup à grossir les rangs des partisans de Martin Luther King.
L'autre aspect intéressant du roman, c'est la peinture crue et rude de ces gens du Sud qui, noirs comme blancs, sont amoureux de leur terre. Une terre grasse et boueuse(1). Si on savait déjà que c'est la mer qui prend l'homme et non l'inverse, Hillary Jordan nous prouve ici que la terre aussi peut prendre certains d'entre nous, noirs comme blancs, la terre n'est pas regardante sur la couleur de peau.
Le reste, on l'a dit, est une sombre et désolante histoire : l'histoire de la bêtise humaine dans laquelle on s'enlise et on s'enfonce un peu plus à chaque chapitre, comme dans la gadoue du delta.
Forcément, ça finira mal, très mal et c'est pas les noirs qui auront le dessus.
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(1) : en VO, le titre est Mudbound, quelque chose comme les liens de la boue, comme on dit des liens du sang ...
Un roman explosif 6 étoiles

Je sors encore une fois de mes sentiers battus c'est à dire de mes romans policiers pour lire ce roman Mississippi .
À la fin de la deuxième guerre mondiale le retour de sa ville Ronsek Jackson un homme de race noire héros de guerre revient chez lui , Laura qui vit à Memphis célibataire et vit avec ses parents rencontre Henry son futur mari, ils ont eu deux enfants Henry décide de retourner vivre au Mississippi sa ville natale et va acheter une ferme et son père va rester avec eux lui un membre du kkk.
Voilà un roman dramatique où le racisme et la pauvreté font de ce livre un roman choc ! Des personnages touchants et d'autres qu'on hait dès le début. Un roman qui dommage manque un peu de profondeur qui n'exploite pas ces personnages à 100 % il m'a laissé sur ma faim .
Je n'ai jamais compris pourquoi au Mississippi le taux de racistes est le plus haut pourquoi tant de haine vis à vis des noirs . ce livre ne m'apporte pas de réponse c'est comme cela vous êtes noir on vous hait !
C'est le premier roman de Hillary Jordan je suis certain qu'elle deviendra une bonne romancière .
Bonne lecture à tous et toutes . :)

Leliseur - - 68 ans - 1 avril 2011