Somme d'amour
de Maximine

critiqué par Sahkti, le 16 septembre 2010
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
De la colère à l'apaisement
Trois quatrains par poème, un poème par page et c'est parti pour un tourbillon de mots et de sensations dans lequel Maximine nous entraîne sans retenue. Déployant ses trésors de plume pour évoquer l'amour, le chagrin, la colère ou la sensualité, l'auteur libère son oeuvre dans une force et une ferveur qui remuent tant les tripes que l'esprit.

Le recueil débute avec "Belliqueuse", ensemble de texte par lesquels Maximine exprime sa colère mais aussi la précarité de l'équilibre, car la mort est là, mort de l'être, mort de l'amour, mort de l'espoir. Comment vivre face à cette fragilité si ce n'est en criant, en bousculant, en refusant l'inéluctable. Mais cela est-il réellement possible ? A l'espoir succède la désillusion toujours aussi fortement teinté de de puissance.

"Insolente sans habitude
Elle n'en fait qu'à son amour
Son regret ? Que la mort un jour
Lui volera sa solitude..."
(page 13)

La tension va crescendo, tout comme la passion. A un certain moment, il n'est plus possible d'aller plus haut, si ce n'est pour s'envoler. Ou retomber. Une émotion que l'on parcourt dans la seconde partie "Parfois chagrine".
Mais qu'on ne s'y trompe pas. Si la tristesse est au rendez-vous, l'auteur propose rapidement des rebonds, des portes de sortie, une manière d' à nouveau exister. Telle une nouvelle vie, plus forte, plus belle, plus exubérante. Plus dangereuse aussi.

"Visages de la primevère", la troisième et dernière partie du recueil, appelle à la sérénité. L'auteur paraît apaisée, comme si les déchirements précédents avaient forgé expérience et caractère au point d'en extraire la substantifique moëlle de la sagesse.
Une quiétude qui sied volontiers à Maximine et transporte le lecteur vers un autre monde, celui du bonheur et de l'assurance. Tout éphémères soient-ils. Mais peu importe après tout car la vie est ainsi, aléatoire et faite d'inconnu. Dès lors, autant en profiter comme nous le pouvons. Et ça, Maximine semble l'avoir bien compris.

"Qu'importe ? De quelques mots
Elle a fait de tels poèmes
Que parfois le ciel lui-même
Les prendra pour des oiseaux..."
(page 79)