La ligne de sang
de DOA

critiqué par Clubber14, le 16 septembre 2010
(Paris - 44 ans)

La note: étoiles

Enquête policière sur fond de magie noire....

Présentation de l'éditeur :

Cela n'aurait pu être qu'un banal accident de moto sur les hauteurs de la Croix-Rousse. Un homme dans le coma victime d'un accrochage... C'est le début d'une enquête des plus troubles menée à l'instinct par les officiers de police Marc Launay et Priscille Mer. La victime, entourée de mystères, est bien trop inquiétante. Tout sue l'angoisse et la peur dans sa grande maison vide. Trop de portes fermées, de questions, de silences oppressants. Sa compagne même a disparu, comme volatilisée, et personne ne sait rien. Jamais cette dernière ne mentionnait son nom. Jamais elle ne parlait de lui. À sa demande. Comme s'il avait voulu ne jamais exister. Comme s'il avait souhaité que personne ne puisse un jour savoir ce qu'il était vraiment...

Mon avis :

Un bon polar, bien mené par DOA.

Les flics sont sérieux, durs quand il faut, l'enquête est rondement menée, nous sommes dans la vraie, la pure enquête de police. Ce qui change en revanche c'est tout le côté magie noire, sorcellerie autour duquel gravite ce roman. Les pièces du puzzle s'imbriquent progressivement, les relations entre les personnages se positionnent doucement.

Ce roman nous ensorcelle véritablement, j'ai été pris dans l'histoire et j'ai attendu impatiemment le dénouement. Dénouement qui, malheureusement, n'a pas été à la hauteur de ce que j'espérais. En effet, on peut anticiper la fin dès la début du dernier quart du livre à peu près.

Concernant le style, j'ai adoré. C'est punchy, rapide, sans concessions. Des dialogues directs et fins quand il le faut, arrondis et courtois à d'autres moments. Le rythme s'accélère quand on s'approche du dénouement, les phrases rétrécissent, ça devient haletant.

En conclusion un bon roman policier, bien écrit, belle enquête. Peut-être un peu trop science-fiction à mon goût toute cette histoire de sorcellerie (cela dit au passage, le thème vaudou est exploité dans "Zulu" de Caryl Férey, policier qui se passe en Afrique du Sud et magnifiquement écrit).
Par ailleurs, certains éléments ne sont pas du tout expliqués et on reste sur un gros point d'interrogation (exemple des poupées vaudoues, des cheveux, des dents....). Ce roman est agréable à lire, prenant mais ne fait pas partie des "musts" de la littérature policière. Je lirai bientôt "Citoyens clandestins" du même auteur qui, je l'espère, me réjouira davantage.

Horreurs gratuites...
Le lecteur a droit à tout : viol, tortures, anthropophagie, pédophilie, inceste, le tout avec détails... L'auteur cherche aussi à l'impressionner avec des parcours incertains dans de sombres souterrains (une fois, ça va !). Pourtant l'enquête, bien que lente, repose sur des faits assez bien construits. Reste qu'on finit par s'ennuyer. Ce qui m'a la plus déplu : la personnalité des deux enquêteurs complètement godiches et qui ne s'en rendent pas compte. J'espère que la police française dispose d'autres éléments plus solides ! Tanneguy - Paris - 85 ans - 7 septembre 2011

un mélange des genres qui n'est pas des plus réussis
J'aime beaucoup cet auteur en règle général, car il a un style bien à lui qu'on a du mal à définir. Mais avec ce polar, je peux dire que je suis très déçu. Je pensais prendre un bon moment de plaisir, et au final, ce n'est qu'un mélange des genres qui n'est pas du meilleur effet. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher, dès le début de l'histoire, avec cet accident de la route de Paul Grieux et la disparition de sa compagne, mais bon j'ai voulu lire jusqu'au bout pour voir, et franchement je n'aime pas. L'auteur de "citoyens clandestins" m'avait habitué à un univers particulier, et un style original, là dans ce livre il mélange l'univers polar et l'univers fantastique, mais pas forcément avec beaucoup de réussite. C'est très glauque et peu crédible, ça devient très lourd quand les enquêteurs font des cauchemars, et on ne sait plus si c'est du réel ou du rêve... Quant au final, il est tellement mauvais que je ne veux pas en parler. C'est vraiment dommage, mais à vouloir trop faire, on finit par mal faire, et je pense que c'est le problème de ce livre, l'auteur a voulu nous donner un aperçu de ses possibilités pour un effet qui manque de recul. J'espère que le prochain roman de DOA sera plus abouti et qu'il reviendra à la source de son talent. Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 20 février 2011