Chroniques de Majipoor
de Robert Silverberg, Patrick Berton (Traduction)

critiqué par Belial, le 14 septembre 2010
(Anvers - 45 ans)


La note:  étoiles
Des nouvelles de Majipoor
Silverberg nous faisait découvrir son univers chamarré avec Le Château de Lord Valentin, fresque épico-naturaliste où un saltimbanque retrouvait sa mémoire volée et reconquérait le trône de Coronal dont il avait été dépossédé. Avec les Chroniques de Majipoor on retrouve avec plaisir l’univers Science Fantasy où gigantisme et exotisme sont les maîtres mots.
Hissune, le gamin des rues qui avait prêté main forte à Valentin dans le tome précédent, s’est vu confier un rôle administratif récompensant sa fidélité au vrai Coronal. Il erre de dossier fiscal en note administrative dans le Labyrinthe du Pontife et ne pense qu’à une chose : s’introduire dans le Registre des Âmes où sont stockées les mémoires de millions d’individus retraçant les 14.000 ans d’histoire de Majipoor. Le principe est simple : on s’installe dans le cockpit, on sélectionne la personne dont la mémoire est disponible, puis on se laisse embarquer pour un voyage dont on ne ressort pas indemne, expérimentant la vie de l’individu ayant réalisé l’enregistrement.
Hissune se glisse tour à tour dans la peau de riches, pauvres, humains ou non, personnages historiques ou figurants insignifiants de l’Histoire. L’auteur nous offre ainsi un recueil de nouvelles sous une forme original dans l’univers dont il a posé les bases à travers Le Château de Lord Valentin. Si le procédé narratif est intéressant et indéniablement une des forces du livre, qu’en est-il de la qualité des nouvelles, puisque c’est bien là qu’est le nerf de la guerre ? Celles-ci oscillent entre l’excellent et le dispensable. On apprécie la fibre humaniste de Silverberg dont sont tissées ces histoires et qui est sans doute le seul fil conducteur. Ma préférée ? La cinquième année de la traversée, où une bande de fêlés s’embarque pour un voyage de plus de dix ans pour traverser La Grande Mer, l’océan gigantesque de Majipoor. J’ai une petite réserve sur le manque de liant entre les nouvelles et leur univers référentiel puisque finalement celles-ci pourraient se dérouler dans n’importe quel lieu à n’importe quelle époque, on n'y aurait vu que du feu. Bonne mise en scène et histoires de qualité au demeurant.