Viva Bertaga !
de San-Antonio

critiqué par CC.RIDER, le 6 septembre 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Le S-A où apparut Marie-Marie pour la première fois
Le fameux trio S-A, Béru et Pinuche se voit confier une mission au Rondubraz, en Amérique du Sud : de méchants Chinois sont arrivés à extraire du sulfocradingue, une matière minérale capable de faire sauter la planète entière. Pour prendre la place d'un savant tchèque plutôt mince, Béru doit suivre un régime draconien qui l'amaigrit et l'affaiblit terriblement. Et pour la première fois, apparaît la petite Marie-Marie, cousine de Zazie dans le métro qu'ils vont devoir supporter, mais qui leur sauvera deux fois la mise. Il faut dire que le trio devenu quatuor se trouve aux prises avec les Chinois, mais également avec des guérilleros professionnels de la Révolution tous azimuts et des Indiens Livaros réducteurs de tête. Et pour ne rien arranger, Berthe a disparu et nul ne sait comment la retrouver...
Un San-Antonio de la grande époque, celle de Frédéric Dard, le génial et le prolifique. Paru en 1968, le style a encore toute la fraîcheur des débuts. Les calembours, jeux de mots et trouvailles langagières diverses ne manquent pas. Et c'est un vrai régal pour le lecteur. Ca pétille, c'est plein d'humour et d'esprit gaulois, mais sans aucune vulgarité et même avec une sorte de retenue, ce qui ne sera plus le cas ensuite. L'arrivée de Marie-Marie est d'ailleurs une vraie trouvaille et un plus pour la saga. Cette gamine aussi effrontée qu'astucieuse apporte beaucoup à cette histoire loufoque mais bien menée et pleine de rebondissements. Avec Félicie et quelques autres, elle devint ensuite un personnage récurrent des San-Antonio. On la retrouve même dans les ouvrages du fils.
Tout le monde sur le pont ! Sauf Félicie… 7 étoiles

Pour cette aventure, où le Vieux-San Antonio-le Gros-Pinaud-Berthe et son amant sont dans le bain-marie, et même Marie Marie pour ce méli-mélo révolutionnaire, en Amérique du Sud, où les chinois lorgnent sur un minerai, qui mine de rien, exterminerait partout, si ça se terminerait bien pour eux !
Et où si, nos soixante-huitards de minets, avaient lu ce pavé jeté en 1968 avec 1214 pages… ils se sauraient peut-être abstenus d’emmerder tout le monde pour rien ! Ou presque…
Un écrivain, qui surgit hors l’ennui
Sort des aventures au galop
Son nom il le signe de la pointe de son stylo
D’un T qui veut dire Tonio

Tonio, Tonio
Agent, qui fait sa loi
Tonio, Tonio
Maitre de jeux mot à chaque fois.

Presque jouissif

Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 11 février 2017


Un grand cru san-antoniesque... 10 étoiles

Cet opus de San-Antonio est particulier puisqu'y apparaît pour la première fois Marie-Marie dont la "parenté littéraire" avec Zazie est revendiquée par l'auteur lui-même. Marie-Marie représente pour moi l'essence des San-Antonio et les raisons qui font que j'aime énormément cette oeuvre : un mélange d'humour et d'émotion, un jeu avec la langue où une philosophie simple mais pas simpliste n'est jamais très loin...

L'histoire de Viva Bertaga nous entraîne en Rondubraz (pays imaginaire de l'Amérique du Sud) et Frédéric Dard a utilisé; comme à son habitude dans son oeuvre, tous les poncifs sur ces pays (en l’occurrence pour l'Amérique du Sud le fait que les pays y soient sans arrêt entre 2 révolutions alternativement marxiste ou fasciste, le fait que les indiens indigènes tentent de conserver leur culture face à la culture mondialo/capitaliste,...) avec beaucoup d'humour et d'auto-dérision pour susciter une approche critique sur notre société de consommation.

Quant aux personnages, on retrouve avec plaisir Béru, Pinaud et Berthe en plus de San-Antonio et, donc, on découvre la nouvelle venue Marie-Marie (nièce des Bérurier).

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 23 juin 2012