Intimités d'écrivains
de Thierry Leguay

critiqué par Catinus, le 2 septembre 2010
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
La face cachée d'écrivains
Chacun d’entre nous a ses petits secrets, son jardin du même non. Et bien , figurez-vous qu’ il en va des même pour les écrivains . Cet ouvrage nous le démontre ; il nous les fait apparaître plus proches, et n’ayons pas peur des mots, plus humains ; il nous donne l’envie ( recherchée ) de découvrir ou ré-lire certains d’entre eux.

Savez-vous que Jean-Jacques Rousseau s’intéressait de très près ( hum ! ) à l’onanisme et à la botanique.
Que Stendhal était passionné par l’Italie et prédisait qu’il ne serait lu et apprécié à sa réelle valeur qu’ à partir de 1930, contrairement à certains de ses contemporains, eux oubliés ( il a vu juste ! ).
Honoré de Balzac fut toujours endetté ( jusqu’au cou ) , sa maison comportait deux entrées ce qui lui permettait de s’esquiver quand un créancier se faisait trop pressant ; en outre, il était accroc au café.
Charles Baudelaire, on le sait, était un dandy excessivement excessif : misogyne plus qu’à ses heures, il honnissait notre ( pauvre) Belgique.

Guy de Maupassant détestait Paris, était un adepte du canotage, des grisettes … et de l’éther.
Arthur Rimbaud supportait plus que difficilement le froid et la chaleur excessive de l’Afrique. Il estimait sa sœur Isabelle et aurait aimé fonder une famille, avoir un fils.

Guillaume Apollinaire fut accusé de vol au Louvre ( des statuettes et même la Joconde ) ; il passa donc une petite semaine en prison ; de plus « Cointreau-Whisky « n’en finissait pas d’être amoureux.

A noter : la toute grande majorité des écrivains ( si pas tous ! ) ne rêve en fait qu’à une seule chose, qui a l’air de primer avant tout : passer à la postérité. Air connu : « Vanité, tout n’est que vanité ! « .

Extraits :

- Stendhal écrit « La Chartreuse de Parme « , 500 pages en moins de deux mois. Il n’est pas le seul à composer un ouvrage : Balzac, « Le Père Goriot « , 40 jours ; Cocteau « Les enfants terribles « , 17 jours ; Hugo : « Les derniers jours d’un condamné « , 20 jours ; Stevenson : « Docteur Jekyll et Mister Hyde , 3 jours ; Vigny, « Chatterton « , 17 jours ; Simenon, 10 jours par roman.


- Balzac vend seulement 300 exemplaires du « Dernier Chouan « en trois mois ( 1829 ). Il n’est pas le seul écrivain à avoir connu un tel insuccès : Beckett « En attendant Godot, 1952 : 125 exemplaires ; Gide « Les Nourritures terrestres « , 1897 : 300 exemplaires en 16 ans ; Gracq « Le Château d’Argol, 1938 : 150 exemplaires. Jarry, « L’Amour absolu « , 15 exemplaires. Roussel « Impressions d’Afrique », 1910, 800 exemplaires en 22 ans ; Vian : « L’Ecume des jours « , 3000 exemplaires de 1947 à 1962 ; Stendhal « Vie de Henry Brulard « , 189, 1500 exemplaires en vingt ans.


- Portrait de Rimbaud, dressé par Mathilde Mauté ( ex-Madame Paul Verlaine ) :
« C’était un grand et solide garçon à la figure rougeaude, un paysan. Il avait l’aspect d’un jeune potache ayant grandi trop vite (… ). Les cheveux hirsutes, une cravate en corde, une mise négligée. Les yeux étaient bleus, assez beaux, mais ils avaient une expression sournoise ( … ). Etant entré dans sa chambre, je fus surprise de voir sur son oreiller des petites bêtes : c’étaient des poux. Lorsque je le dis à mon mari, il se mit à rire, racontant que Rimbaud aimait à avoir ce genre d’insectes dans la chevelure, afin de les jeter sur les prêtres qu’il rencontrait."