Tu m'appelles en arrivant ?
de Patrick Sébastien

critiqué par Killeur.extreme, le 30 août 2010
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
hommage d'un fils connu à sa mère.
"La Cellule de Zarkane" m'a prouvé (c'est donc subjectif) que Patrick Sébastien cachait autre chose derrière sa façade d'animateur populaire et je pense que ce qu'il montre à la télévision n'est qu'un fragment d'une personnalité complexe.

Ce livre-là raconte les derniers jours de sa "Maman" au jour le jour sans auto-censure (sauf quand il modifie le nom et le prénom d'un de ses pères potentiels pour ne pas blesser la famille de celui-ci). Il revient sur sa mère, les différentes hypothèses sur son père biologique, la mort de son fils, son enfance, l'éducation qu'il a reçue...

Ce livre est surtout le partage de sentiments qu'il n'arrive pas exprimer et le seul moyen de les faire sortir c'est de les coucher sur papier, sans se relire, sans retravailler le manuscrit, c'est un texte brut et surtout un texte qui parlera à tout le monde car tout le monde a été ou sera confronté tôt ou tard à la perte de sa mère et dans le pire des cas aux questions qui en résulte (abréger la vie ou laisser faire la nature? et à quel moment passer à l'acte?).

Patrick Sébastien arrive à être émouvant sans virer dans le pathos et paradoxalement la mort de sa mère lui a redonné l'énergie de vivre, le fait que sa fille adoptive arrive dans sa vie à ce moment là doit aussi y être pour quelque chose, il pense que l'âme de sa mère est venue joindre la sienne dans son corps d'où cette nouvelle envie envie de vivre et d'accepter la perte de cette mère qui a été la seule femme de sa vie.

L'auteur ne se contente pas de raconter la maladie, mais au fil des progrès de la maladie, il se souvient des points forts de leur relation et l'importance qu'elle a eu dans sa carrière d'animateur et dans sa vie d'homme, les bons moments, comme les mauvais, on y rit, on y est ému, toutes ses expériences, des réflexions sur l'alcoolisme, l'éducation, la mort d'un fils et l'amitié, bref un livre sur la Vie, un livre vivant.

Une confession émouvante, sincère et prise sur le vif puisque Patrick Sébastien publie ce qu'il a écrit dans le moment présent et qui est sorti naturellement et qui malgré son sujet est une bouffée de vie avec ses joies et ses peines. Un hymne à une mourante qui se transforme en hymne à la vie.

5 étoiles, impossible pour moi de mettre moins.
Hommage à la Mère... 9 étoiles

C’était quelqu’un la Dédée ! On peut le dire. Patrick Sébastien livre ici son histoire d’amour avec la femme de sa vie, une femme qui avait des couilles comme il le dit lui-même dans ce portrait de cette grande dame que fut sa mère. Sa mère, qui atteinte de la maladie de Vasquez, incurable, est condamnée par le corps médical. Et ça, l’animateur ne peut le supporter, ne peut se résoudre au départ de cette mère avec qui il a tout et tant vécu. Sa thérapie écrire, coucher les mots sur papier, comme ça, guidé par l’instinct pour opérer la catharsis et entamer le passage douloureux.
Au fil de ces lignes écrites en fin de nuit, dans le calme de sa propriété de Martel ou à Paris, la trépidante, défile la vie pleine, violente, romanesque d’une femme forte, serveuse de bistrot, ouvrière d'usine, « fille de ménage chez les "malpolis" », restauratrice généreuse et mère, surtout mère...

"Chaque ligne me cloue", "J'ai tellement mal. A la mémoire, aux tripes, au nombril. Surtout au nombril. Réellement, un point de douleur précis et lancinant au bout de chair qui me liait à elle." Des phrases magnifiques pour expliquer cette relation fusionnelle.
Oubliez vos réticences, vos préjugés ! Difficile évidemment de penser que c’est le chanteur du petit bonhomme en mousse, l’amuseur public « qui fait tourner les serviettes comme de petites girouettes », Patrick Sébastien, qui soit l’auteur des ces lignes splendides empreintes d’émotion. Sa douleur marque chaque passage. Jamais rien de superficiel. Sans concession, toujours. On pleure, on rit, on s’étonne de la vie trépidante de cette femme, que les Chirac, voisins de Corrèze, n’oubliaient jamais de saluer. On s’étonne aussi de la vie de Patrick Boutot, alias Sébastien. Une vie riche lui aussi qu’il aura constamment fait partager à sa mère, lorsqu’il l’appelait en arrivant. Une belle leçon d’éducation également que ce livre à l’heure où la jeunesse ne sait plus attendre, ni faire d’effort.
Si vous passez cet ouvrage, vous vous privez d’un grand moment de lecture. Certes souvent triste et douloureux, mais tout à la fois joyeux et plein d’espérance… Et si finalement, derrière le Patrick Sébastien grande gueule, rugbyman, noceur invétéré, se cachait finalement un clown triste… mais aussi une sincère et jolie plume ?

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 1 février 2011


Joli témoignage 8 étoiles

Un témoignage d'une grande honnêteté qui livre les pensées profondes de Patrick Sébastien durant l'aventure difficile du décès de sa maman.
Un récit qui permet également de découvrir des aspects encore inconnus de la vie de celui-ci ...

On aime ou on n'aime pas ses émissions, ce livre mérite d'être lu !

Jm - - 44 ans - 30 septembre 2010


Pudeur et émotion 9 étoiles

Une belle page autobiographique écrite par un homme qu'on n'attendait pas forcément dans ce registre.
Livre prêté par une amie, lu donc "par défaut", qui m'a très agréablement surpris.

Patrick Sébastien, loin de son côté "grande gueule", paillettes et spectacle, nous parle de sa petite enfance, de ses proches et de son amour infini pour sa maman.
La phrase titre est superbe de justesse; combien de mamans ont prononcé cette phrase, signe de leur anxiété, preuve discrète du chagrin de la séparation, et que nous prononçons toujours : "Tu m'envoies un texto en arrivant?"
Sans pathos, sans effets d'annonce, avec une émouvante franchise, un beau livre d'amour filial.

Marvic - Normandie - 65 ans - 5 septembre 2010