Les chagrins
de Judith Perrignon

critiqué par Hexagone, le 30 août 2010
( - 54 ans)


La note:  étoiles
Roman carcéral.
Si on peut démolir les prisons pour reconstruire sur leurs ruines des logements porteurs de promesses, il est beaucoup plus difficile de tomber les murs de nos propres prisons. C'est ce que semblent nous dire ces trois femmes qui se font face en baissant les yeux. Personne ne se parle, tout le monde correspond par lettre ou courrier des lecteurs. Il y a les absents qui ont toujours tort. Il y a la providence pas assez forte pour être bienheureuse. Et pourtant, nous dit-on, ils se sont aimés. Puisse être vrai, puisse cette petite lumière avoir fait briller un instant leur morne existence.
Une saga mélancolique un peu glauque 6 étoiles

Mina écrit à sa fille Helena, incarcérée, dont elle n'obtient aucune réponse. Elle finit par lui amener sa propre fille dont elle s'occupe, et la prisonnière ne sait que manifester que de l'indifférence lointaine. De cet état de quasi-mort sociale, succède le décès physique d'Helena. Puis sa fille mène sa vie et tente de grandir, avec le poids de ce manque affectif, de ce vide familial.
L'idée (me) paraît intéressante a priori, mais rien n'égaie le récit ; la seconde protagoniste, la fille d'Helena, tente bien de construire sa vie, mais tout semble retomber comme un soufflé. Les moments de grâce se font attendre, semblent apparaître, sans en tirer véritablement profit. Tout cela est assez intéressant, mais un tantinet glauque, en tout cas un peu trop à mon goût.

Veneziano - Paris - 48 ans - 23 décembre 2025