Cette critique éclair est pour l'ensemble du roman, pas seulement pour "La double vie d'Arsène Lupin" qui en est la première moitié.
Est-ce un roman en deux parties (oui) ou deux romans formant un diptyque (non) ? En tout cas, ce "813" dont le titre nébuleux et chiffré n'est expliqué que tardivement dans l'intrigue (et pendant une bonne partie du roman, après une paire d'allusions au tout début, on n'entend quasiment plus parler de ce nombre, donc on se pose des questions), est une totale réussite, montrant un Lupin qui, tout en multipliant les fausses identités, se montre nettement plus sombre que de coutume, malgré un humour assez mordant. Une histoire de polar politique, géopolitique même, d'abord paru en feuilleton (1910) comme toutes les autres histoires de Lupin, puis édité en livre, remanié en 1917, afin que le côté patriotique et anti-germanique y soit accentué (comprendra qui lira le roman).
Très sombre, avec un final (dernier chapitre et épilogue) qui flirterait même presque avec le dépressif sortez-les-violons-tziganes, mais la dernière page va remettre les choses en ordre : non, ce n'est pas le dernier Lupin. D'ailleurs, la preuve, il y en aura d'autres, bien d'autres, des romans (et nouvelles) signés Leblanc mettant en scène ce fameux gentleman-cambrioleur... Mais on pouvait en douter, à l'époque de la publication originelle de "813".
Un des plus atypiques, un des meilleurs. Voire le meilleur avec le précédent opus ("L'Aiguille Creuse").
Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 26 août 2024 |