Sans nom
de W. Wilkie Collins

critiqué par Aliénor, le 30 août 2010
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Beau personnage
L’action de ce roman débute en 1846, dans la campagne anglaise. La famille Vanstone mène une existence paisible et heureuse dans son domaine de Combe-Raven, se sachant à l’abri du besoin. Norah et sa sœur Magdalen ont grandi entourées de parents aimants, et sont à l’âge où l’on songe à se marier. Mais ce tableau idyllique ne va pas tarder à s’assombrir, et c’est une lettre mystérieuse qui va marquer le début d’un enchaînement d’événements qui vont bouleverser le merveilleux ordonnancement de cette vie simple et sans ombre.

Je ne saurais en dire plus sans risquer d’en dire trop, et de lever le voile sur un pan du mystère soigneusement tissé par l’auteur dans ce roman fleuve à suspense. J’ajouterai donc simplement que les circonstances vont séparer les deux sœurs, et que tout l’objet de l’intrigue consiste en la lutte de Magdalen, la plus jeune des deux, pour recouvrer tout ce qu’elle a perdu. Cette lutte sera terrible, parfois avilissante, mais menée sans défaillance.

C’est un vibrant portrait de femme que nous offre l’auteur, portrait d’autant plus intéressant que Magdalen est toute jeune, et totalement innocente au début du livre. Sa volonté et son acharnement sont admirables, mais les moyens qu’elle utilise pour parvenir à ses fins sont souvent contestables et conduisent le lecteur à la trouver de moins en moins sympathique.

Malheureusement, si cette lecture m’a tenue en haleine pendant près de 500 pages, j’ai trouvé que le récit s’essoufflait soudain puis traînait en longueur, pour prendre en conclusion une tonalité fleur bleue très décevante. Un final plus noir m’aurait davantage séduite, à l’image de ce personnage féminin non manichéen qui vaut la peine malgré tout d’être découvert.