Le puits Amélie
de Marie Kuhlmann

critiqué par CHALOT, le 26 août 2010
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un roman humain, passionnant....véritable ode pour la paix !
« Le puits Amélie »
de Marie Kuhlmann
éditions Presse de la Cité
juillet 2010
309 pages
5 €

Vivre ensemble au-delà des différences

Les temps sont difficiles dans cette Alsace « allemande » en 1910 .
Le « joug » allemand était difficile à supporter pour les francophones.... La guerre de 14 18 et la victoire de la France conduira à une situation inversée : les cadres allemands seront chassés et la nouvelle « patrie » imposera un système de cartes d'identité et de droits différents selon les origines....
Le « nationalisme » aura fait beaucoup de mal à cette région riche de sa diversité culturelle.
Ce roman nous fait partager intensément la vie de nouveaux mineurs et de leur famille avant la grande guerre, pendant ce conflit et juste après.
Les personnages sont riches et attachants et l'auteure nous fait bien comprendre le poids des contraintes sociales et humaines qui conduisent à transformer des destinées.
Beaucoup d'hommes et de femmes commencent à ouvrir les yeux après la guerre....A u moment de l'armistice, c'est la haine de l'autre qui gagne mais peu à peu, beaucoup comprennent que mineurs et paysans, allemands, français ou alsaciens sans cesse tiraillés, ils sont si semblables...Alors pourquoi cette guerre ? :
« J'ai cru revoir mon école d'autrefois à Wittelschein. C'étaient les mêmes pupitres, des cartes similaires accrochées au mur. Sauf qu'elles ne représentaient pas l'Allemagne mais la France. Sur la droite figuraient la Lorraine et l'Alsace. J'ai cherché l'emplacement de Wittelscheim. C'était comme si je me retrouvais chez nous. »

Ce livre n'est ni un essai contre la guerre ni un document théorique...Il s'agit d'un simple roman.... passionnant mais quelle ode pour la paix !

Jean-François Chalot
A lire absolument 10 étoiles

La difficulté de comprendre le rapport des deux nations allemande et française entre 1871 et 1920 en Alsace/Lorraine est traitée dans ce roman à travers plusieurs familles, chaque caractère travaillé et défini admirablement par Marie Kuhlmann.

Le style est clair, l’écriture fluide, on ne peut pas quitter l'histoire et reste collé jusqu’à la fin. Pour ceux qui aiment les histoires de famille sur plusieurs générations avec plusieurs ramifications et croisements.

On ressent la sueur du travail, la tristesse de la perte, le bonheur de l'amour.

Comme disait JJ Goldmann dans sa chanson avec Jones "Si j’étais né en 17 à Leidenstadt"...

La suite, "passeurs d'ombres" est décevante.

Yotoga - - - ans - 15 mai 2012