Des centres commerciaux immenses, des salles de jeux, des écrans géants, des vendeurs de glaces. Tout un univers aux couleurs criardes, aux bruits de kermesses, aux couleurs acidulées, un monde triste à mourir. Du moins les gens qui y vivent sont de toutes sortes, certains sont paumés, d’autres semblent tenir bon, voire s’amuser. On se dit pourtant qu’il y a de quoi étouffer sous ce vide agressif. Bien que dans la tête de ces gens, il n’y a pas rien, il y a des horreurs rose bonbon.
En fait, non. La jeune fille désire une babiole. Elle coûte cher. Comment trouver l’argent ? En exploitant la misère affective (plus encore que sexuelle) des hordes de frustrés. Trouver l’argent directement dans la poche des hommes, quitte à ce qu’entre deux pièces de monnaie la main touche le membre tumescent du payeur.
Au Japon, on laisse des messages téléphoniques sur des plates-formes, les demoiselles y répondent, on convient d’un rendez-vous. Le tout est sordide à souhait. Mais la quasi-impossibilité de critique de tous ces gens, l’absence de véritable recul sur sa condition rend la chose exotique.
Le style du livre est très déroutant. Est-ce là un effet de la traduction ? De la manière japonaise de se représenter les choses ? La lecture en est assez difficile de fait.
Reste qu’il est inévitable de porter un jugement moral sur ce qui se déroule. Ou du moins d’éprouver un sentiment (de quelque ordre qu’il soit). On se dit qu’il ne faut pas juger ? Non, pourquoi ne jugerait-on pas, nous sommes des humains après tout ?
Pourtant, on peut aussi se plonger dans cet univers avec une simple curiosité. Il paraîtra étrange à certains, peut-être proche à d’autres.
Si c’est un avant-goût de l’avenir, il y a de quoi pleurer.
Pour ceux qui voudraient lire de complaisantes descriptions de filles légères qui se prostitueraient avec malice la déception sera au rendez-vous !
Aubécarlate - - 42 ans - 11 avril 2011 |