Une forme de vie
de Amélie Nothomb

critiqué par Catinus, le 21 août 2010
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
C'est une idée à la Amélie Nothomb
Un roman semi-autobiographique pour notre Amélie nationale, un roman épistolaire. Où il est question d’obésité et d’une correspondance de guerre. Une écriture simple, blanche. Une lecture toute aussi simple mais bien agréable. Or, l’on sait qu’Amélie adore correspondre avec ses lecteurs ; elle nous en donne, à travers son « Une forme de vie « , des aperçus de lettres qu’elle reçoit, en fait un classement entre les pénibles, les insensées, mais aussi les jubilatoires sans oublier, sans aucun doute, les épîtres qui font partie de son jardin secret.
Elle joue même le jeu de nous en donner des « trucs et astuces « , le style, la manière à adopter pour que nos lettres ne prennent pas, illico, un classement vertical : à la poubelle. Comme d’habitude, la fin du roman est inattendue, surtout l’extrême fin ( the end ).
J’ai trop longtemps hésité à envoyer une nouvelle lettre à not’Amélie, craignant de l’ennuyer : qu’à t-‘elle donc a faire de moi ? Quel intérêt ( et pour cause ) mais là, je ne vais plus hésiter longtemps. Juste pour le plaisir de peut-être recevoir quelque mot de cet écrivain qui me plaît tant – et qui en connaît la vraie raison ? … -. Je crois qu’elle a un bon cœur, cette fille …
S’il vous plaît , ne vous moquez pas ! Oups !
On peut le lire... 7 étoiles

Il existe des auteurs qui écrivent de façon boulimique et c’est bien cet aspect de l’écriture qui pourrait le mieux qualifier une certaine Amélie Nothomb… Pensez-donc, elle écrit – non, elle publie – un livre par an depuis le fameux Hygiène de l’assassin !

J’entends souvent beaucoup de mal de son écriture, de la facilité dans laquelle elle se complairait, des thèmes récurrents qu’elle utilise jusqu’à saturer les pauvres lecteurs. Littérature facile signifierait-il mauvais ouvrage ? Non, en fait, tout dépend de ce que vous attendez de la lecture du livre. Si vous avez envie de trouver un roman estival, agréable à lire sans provoquer des céphalées infernales, Amélie Nothomb peut vous offrir ce bonheur de lecture que vous recherchez et vous n’avez pas à en rougir. Vous avez même le droit de considérer qu’un roman qui vous apporterait cela serait un bon roman, tout simplement.

Un exemple ? Une forme de vie ! Il s’agit d’un roman de 2011 qui existe déjà en format poche ce qui n’est pas un critère de choix mais est toujours bon à prendre par les temps qui courent. Dans les critères qui me pousseraient à choisir ce roman je mettrais la forme. Amélie Nothomb aime jouer avec les formes de ses textes comme elle adore perdre le lecteur avec des personnages qui parfois lui ressemblent, pensent comme elle… Et c’est bien le cas ici. Il s’agit d’un échange épistolaire entre l’auteur et un soldat américain en poste en Irak. Mais c’est aussi un véritable roman car il n’y a pas que les lettres brutes. Roman ? Oui, c’est vrai que l’on n’arrive pas toujours à être certain de la nature des personnages. Cet auteur qui écrit est-ce réellement Amélie Nothomb ? Le doute subsiste jusqu’à la fin… D’ailleurs quelle est la marge entre fiction et réalité ? Seul l’auteur le sait… et encore !

Notre soldat américain, enfin celui qui s’adresse à l’Amélie Nothomb du roman, a une particularité. Sa taille, son obésité ! Le stress de la guerre le pousse à manger et ce conflit le transforme en monstre, en baleine échouée sur le sable irakien…

Le dialogue par texte interposé permet à Amélie de traiter, à sa façon, un certain nombre de thèmes qui lui sont chers : la correspondance avec ses lecteurs, l’alimentation, le corps, l’empathie…

Alors bien sûr, Amélie Nothomb va jouer avec le lecteur en provoquant une surprise de taille alors que tout semblait joué et acquis. Je ne vous en dirai pas plus, mais cela va nous faire changer notre regard sur cette correspondance et certains n’hésiteront pas à relire le livre, ce qui sera sans conséquence sur votre vie privée car tout cela se lit vite et bien…

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 12 octobre 2013


Un roman touchant au dénouement bâclé 8 étoiles

L'idée de ce roman est assez belle, en effet. J'ai été séduit par ce soin porté à l'autre en difficulté, quand bien même serait-il inconnu et qu'il dissimulerait de manière pathétique le véritable contenu de sa vie, d'une confondante vacuité. Ces attentions et le pardon des maladresses me sont apparues comme assez élégantes.
Il est dommage que la fin ait été saccagé.

Ca se lit vite, et donne à repenser sur le sens de ses relations à autrui, ce qui n'est pas vain.

Veneziano - Paris - 46 ans - 12 septembre 2012


Je n'ai pas été séduit par ce roman ... 5 étoiles

Malgré les bonnes critiques que j'ai lues sur le site, je reconnais ne pas partager pleinement l'enthousiasme des autres CLiens. Le roman m'a même un peu déçu.

Ce roman se compose de lettres et d'analyses de l'auteur sur la situation. En effet, Amélie Nothomb, personnage du roman, reçoit un beau jour une lettre provenant d'Irak d'un soldat américain. S'ensuit un échange épistolaire des plus originaux. Melvin Mapple est désormais obèse, il n'a fait que manger depuis qu'il est en Irak. Les soldats pour vaincre l'ennui, la peur, l'isolement ne font que manger et boire et semblent se détruire par la nourriture, jusqu'à ce qu'une boutade d'Amélie invite Mapple à considérer son corps comme une oeuvre d'art en perpétuelle évolution.

Je n'ai pas été emballé par ce roman. Habituellement, j'aime l'écriture de Nothomb, son humour, ses idées disséminées dans ses romans, mais là je n'ai pas accroché. Les remarques sur ses lecteurs, bien qu'elles soient prononcées par un personnage de roman, renseignent tout de même sur ce qu'elle vit dans la réalité. Elle critique certaines lettres qu'elle reçoit, certaines maladresses dans une correspondance, rappelle qu'elle n'est qu'un écrivain et que ses lecteurs attendent parfois trop de sa part, et je dois dire que cela m'a un peu dérangé. ( Je précise que je ne lui ai jamais écrit ). Certaines remarques auraient pu être tues ... Ses remarques sur l'obésité m'avaient amusé dans "Les Catilinaires", ici je les ai trouvées pesantes, c'est le cas de le dire ! La fin et ses rebondissements ne m'ont pas emporté non plus.

Même si je n'ai pas été séduit par ce roman,je l'ai tout de même lu très rapidement car il reste vif.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 11 juin 2012


Un bon Nothomb 8 étoiles

Comme d'habitude lorsque l'auteur se met en scène, il est souvent plus inspiré et le risque d'être déçu est moindre.
Amélie Nothomb s'inspire certainement de faits réels qu'elle adapte ou transforme peut-être et elle tire de là un bon récit.

On y évoque encore un des thèmes privilégiés d'Amélie Nothomb, à savoir "la bouffe", ici dans un contexte surprenant ; on peut affirmer que c'est une trouvaille.

L'auteur n'est en effet pas constant dans ses sorties litéraires annuelles, mais ici on est dans une bonne année.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 26 mai 2012


Une relation Epistolaire 9 étoiles

Je ne sais pas si cette « histoire est fondée sur des faits réels » ou bien si ce récit d’un échange épistolaire est monté de toutes pièces, et je ne veux surtout pas le savoir. Le prétexte de ce livre m’a en fait peu importé et j’avoue même n’avoir eu presque aucune compassion pour le gros correspondant américain d’Amélie Nothomb. Pour autant, et comme d’habitude avec ses livres, il y a toujours une péripétie directement liée à l’histoire qui m’emballe ou me surprend. Cette fois-ci, cela se passe à la dernière page.

Mais ce qui m’a vraiment beaucoup plu dans « Une forme de vie », c’est avant tout le fait qu’Amélie Nothomb y trouve l’occasion de décrire sa vision de la fragile et complexe profondeur qui peut parfois naître d’une relation épistolaire. Qu'est-ce qu'écrire à quelqu'un ? Est-on vraiment soi en lui écrivant ? L'écriture peut elle révéler à l'autre des facettes de nous même que nous de connaissons pas ? Afin d'accompagner ces questions qu'elle suscite au lecteur, Nothomb dévoile -presque impudiquement- ce qui la lie de façon manuscrite à certaines personnes et met des mots qui font mouche dans mon esprit d’éternel correspondant :

« (…) même quand j’aime quelqu’un au point de vivre avec lui, j’ai besoin qu’il m’écrive aussi : un lien ne me paraît complet que s’il comporte une part de correspondance. »

J’ai également apprécié de nombreux propos témoignant de sa relation, plus générale, à l’écriture :

« Il n’existe qu’un seul moyen de régler une difficulté d’écriture, c’est d’écrire. La réflexion efficace et agissante n’intervient qu’au moment de la rédaction. »

Je conçois qu’Amélie Nothomb puisse être considérée comme un écrivain de seconde zone, mais chacun de ses livres me prouve qu’une vie passée à lire des auteurs n’appartenant qu’à la première me serait parfaitement détestable.

Amélie Nothomb écrit des petits livres et c’est ce qui en fait à mes yeux un grand écrivain.

Gnome - Paris - 53 ans - 25 avril 2012


Pourquoi ? 6 étoiles

Pourquoi cette fin abrupte qui ne dit rien du reste du livre ? Comme si Amélie Nothomb à un moment s'était lassée elle-même de son livre. Dommage, le sujet est original, bien traité et pousse à la curiosité.
Un bouquin à lire quand même !!

Kilidetou - Angers - 44 ans - 6 avril 2012


Quelle fin! 9 étoiles

C'est un livre qui m'a beaucoup plu. Il se lit très facilement comme un livre d’Amélie Nothomb mais surtout il se dévore!!!!!
c'est une suite de lettres ainsi que les impressions reçues à chaque lettre. Je ne me suis pas attendue à la fin... peut-être que je n'ai pas eu le temps d'y penser tellement il m'a passionnée et je l'ai lu d'une traite!

Cependant on veut tellement plus que cette fin! On veut un peu plus de précision...
Fin peut-être un peu bâclée!

Sarazohra - - 36 ans - 27 mars 2012


Mis à part... 7 étoiles

Je n'étais pas enthousiaste par l'idée de départ (la correspondance entre un pauvre soldat irakien et une figure à peu près auctoriale), mais finalement, j'ai bien aimé ce livre. Le traitement de l'obésité est intéressant, la réflexion sur le lien avec la correspondance, la création, l'univers fictionnel est intéressante. L'ensemble est écrit de façon plaisante, sans les clichés pseudo-pilosophiques qui m'agacent quelquefois chez l'auteur.
En revanche, les 4 dernières pages sont à mon sens plus que décevantes. C'est vraiment dommage de terminer sur cette impression un livre qui m'a plu par ailleurs.

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 44 ans - 6 juillet 2011


The Wall... 8 étoiles

Le dernier roman d’Amélie Nothomb, " Une forme de vie", publié chez Albin Michel, est, d’après les critiques littéraires, un des plus aboutis de cette auteur belge francophone si prolifique. La personnalité de l’auteur est souvent sujette à critiques certainement en raison d’une forme de communication médiatique particulière. Cependant, en marge de la parution de son dernier opus, Amélie Nothomb s’est en quelque sorte livrée dans un très bel entretien avec le magazine " Lire" en septembre 2010. Elle y parle, entre autre, de sa graphomanie qu’elle vit comme une addiction mêlant d’abord la souffrance pour aboutir au plaisir. Sa production littéraire est impressionnante: Si " Une forme de vie" est son 19ème roman publié, elle en a écrit 69 jusqu’à présent et elle seule décide de ceux qu’elle souhaite publier, rançon du succès et du talent.

" Une forme de vie" est un roman plus qu’autobiographique car elle y campe son propre personnage: un écrivain reconnue qui a, comme particularité, de toujours lire le courrier que lui adressent ses lecteurs et également d’y répondre. Cela peut paraitre fastidieux mais Amélie Nothomb maitrise l’art de l’échange épistolaire, au départ par contrainte puis par goût et nécessité.

" Ce matin- là, je reçus une lettre d’un genre nouveau " est la première phrase de ce roman épistolaire.
" Chère Amélie Nothomb,
Je suis soldat de 2ème classe dans l’armée américaine, mon nom est Melvin Mapple, vous pouvez m’appeler Mel. Je suis posté à Bagdad depuis le début de cette fichue guerre, il y a plus de six ans. Je vous écris parce que je souffre comme un chien. J’ai besoin d’un peu de compréhension et vous, vous me comprendrez, je le sais. Répondez-moi. J’espère vous lire bientôt."

Au départ l’auteur est surpris qu’un soldat américain la connaisse et pense être compris par elle et, après quelques hésitations prudentes, elle accepte de correspondre avec lui. Melvin Mapple va alors lui révéler qu’il souffre d’un terrible mal depuis qu’il est en Irak: il est devenu obèse, terriblement obèse, ayant grossi de plus de 100 kg. Il lui explique qu’il n’est pas le seul dans cette situation et qu’il appartient à une sorte de corporation de gros qui ont choisi ce mode de résistance face à l’horreur du conflit. Après chaque mission, lui et ses compagnons, mangent ou plutôt outremangent en réaction alors que d’autres auraient pu faire une grève de la faim, par exemple, comme lui suggère un ... cuisinier. Amélie Nothomb est de plus en plus intriguée et touchée par cet étrange Melvin qui révèle une certaine profondeur dans son analyse de ce conflit et dans la justification de son attitude de résistance. Elle attend avec une impatience croissante les lettres de Melvin et, quand la communication s’interrompt brutalement, elle met tout en œuvre pour en connaitre la raison. L’explication est totalement surprenante, inattendue et elle se rend compte qu’elle est tombée dans une sorte de piège.

Ce roman aborde de nombreux thèmes : le conflit irakien, les troubles du comportement alimentaire à travers l’obésité qui est, je cite, "devenue une forme de transgression à une époque où il faut être transparent". Mais il parle surtout de la nécessaire frontière devant exister entre chacun et les autres et entre les autres et chacun. L’échange épistolaire permet de maintenir cette distance indispensable dans notre société ultra communicante dans laquelle fleurissent les Facebook, Twitter et autres sites internet révélant tout sur chacun et remettant en cause le droit à l’oubli. Amélie Nothomb, à travers ce roman, tombe dans le piège qu’elle pensait maitriser en se tenant à distance des autres derrière cette frontière nécessaire mais si compliquée à situer et à construire jour après jour. Pour elle chacun doit s’efforcer de créer autour de lui un no man's land dont le rôle n’est pas de l’isoler des autres mais de le protéger de l’envahissement permanent qu’est devenu notre monde. Cette invasion médiatique et numérique ne nous permet plus d’avoir un avis personnel et fondé sur les événements, une sorte de tri et de pré digestion étant faits pour nous, pas forcément dans le bon sens. Melvin Mapple considère que sa monstrueuse obésité lui permet de repousser comme il peut les autres et ce monde loin de lui. Il s’agit d’une métaphore naturellement mais posant la question de savoir comment construire cet îlot d’intimité autour de soi afin que la vie soit plus supportable.


La notion de frontière entre soi et les autres n’est pas forcément l’apanage des artistes mais une question que tout un chacun est en droit de se poser dans le sens où l’individualité reste la base nécessaire aux rapports humains normaux et équilibrés, hors de l’aliénation, alternative si facilement offerte par notre monde moderne.

Silex - dole - - ans - 13 mars 2011


Une idée excellente, un récit agréable 8 étoiles

Avec Amélie Nothomb, on n'est pas étonné, on est toujours surpris ! Cette fois ce sont deux sujets qui sont proposés à la réflexion du lecteur : l'obésité dans le monde moderne, c'est évident, mais l'auteur évoque de manière plus subtile le type de relations qu'elle peut ou doit entretenir avec ses lecteurs.

Ce dernier sujet justifie à lui seul l'intérêt de la lecture, facile comme toujours, avec un regret toutefois qui tient à une fin de récit un peu abrupte et trop facile...

Tanneguy - Paris - 85 ans - 29 janvier 2011


Une forme de vie 10 étoiles

Quoique violemmment frustrée par la dernière page, j'adore ce court roman qui rend bien compte du génie d'Amélie.

Helene.a - - 76 ans - 25 janvier 2011


Un très mauvais livre 2 étoiles

Je tiens tout d'abord à préciser que j'aime beaucoup l'auteur.
Mais je suis vraiment déçu par ce livre, contrairement aux messages enthousiastes laissés sur cette page.
L'idée de départ est originale mais s'essouffle trop vite. La correspondance entre les deux protagonistes sombre très vite dans le néant et pourtant le livre est très court... Un comble ! Et cette fin qui se veut originale n'en est que très décevante car sans imagination...
Quel dommage...

Marsup - - 48 ans - 4 janvier 2011


Que dire ...dérangeant ! du vrai Amélie Nothomb mais pas mon préféré... 5 étoiles

J'ai déjà d'autres livres d'Amélie Nothomb (cosmétique de l'ennemi, hygiène de l'assassin, les combustibles, mercure, stupeurs et tremblements ...) et là je trouve celui là décevant. Je passe sur l'histoire qui a été déjà bien décrite par les autres critiqueurs.
Les relations entre Amélie et le soldat Américain sont touchants, mais la tournure que prennent petit à petit les échanges me dérange : j'ai néanmoins lu le livre jusqu'au bout. Je me suis demandé si c'était tiré d'une histoire vraie : je ne l'espère pas. L'obésité est traitée d'un façon trop légère et l'utilisation de la logique absurde me pose problème (prendre son corps comme oeuvre d'art... Je sais que ce thème a déjà été utilisé et notamment par Eric E Schmitt. Mais moi cela me fait froid dans le dos). La fin me déçoit ... Mais ceci n'est que mon avis, alors ...
Il est indéniable que Amélie Nothomb garde son style bien à elle et les amoureux de son écriture ne seront vraisemblablement pas déçus ! Mais ce n'est pas mon oeuvre préférée, loin de là !
Alors le meilleur moyen de savoir, c'est de le lire pour se faire sa propre idée !

Mandarine - - 52 ans - 24 décembre 2010


Trop court! 8 étoiles

Cet échange de lettres entre Amélie Nothomb et ce soldat obèse basé en Irak nous fait réfléchir sur plusieurs sujets, notamment la place de la personne obèse dans nos sociétés occidentales, souvent rejetée.
Le roman est intéressant, très bien mené. Seul reproche : trop court! On en demanderait encore! La fin est également bien surprenante.

PA57 - - 41 ans - 2 novembre 2010


du tout bon Nothomb 10 étoiles

Etre obèse par dépit et désespoir est une forme de vie qu’a choisie Melvin Mapple, le correspondant d’Amélie Nothomb.
Chaque année en octobre, Amélie Nothomb caracole en tête des meilleures ventes avec son roman de la Rentrée. 2010 ne déroge pas à la tradition. Mieux, 2010 est un crû exceptionnel.
Amélie Nothomb reçoit une lettre d’un lecteur enthousiasmé par son roman traduit en Anglais. Assez banal en soi pour Amélie, mais, ici, l’auteur de la lettre est un soldat américain caserné en Irak. Curiosité d’Amélie qui veut en savoir plus. Son correspondant est peu banal : ce soldat grossit, grossit… il prend 100 kilos… de mal être à cause de cette guerre. Amélie s’interroge sur ce Melvin Mapple mais aussi sur elle-même. Son attitude vis-à-vis de ces admirateurs et autres qui lui envoient des milliers de lettres. Et le tout se développe avec, comme souvent chez Amélie Nothomb, une fin de roman pour le moins surprenante.
Il y a l’intérêt de l’intrigue qui se développe au gré des pages mais aussi le plaisir de la découverte de mots glanés dans le merveilleux champ lexical de notre langue maternelle.
Voïvodine : relatif à voïvode : au Moyen Âge, chef militaire en Europe Centrale.
Archimandrite : supérieur d’un monastère dans l’Eglise orthodoxe.
Scissiparité : multiplication par division de certains êtres
Prétérition : figure de style qui parle d’une chose après avoir dit de ne pas en parler
Germanopratin : relatif à St-Germain des Prés…
Et quel bonheur de découvrir un conditionnel passé 2ème forme suivi d’un subjonctif imparfait !

Ddh - Mouscron - 83 ans - 30 octobre 2010


Une idée formidable 8 étoiles

Formidable idée que cet échange de lettres entre l'auteure elle-même et un militaire américain obèse basé en Irak.

Va s'établir dans cette relation, un début de dépendance entre les deux correspondants, qui poussera Amélie à rechercher Melvin Mapple quand cessera l'échange de lettres.
"Les gens sont des pays. Il est merveilleux qu'il en existe tant et qu'une perpétuelle dérive des continents fasse se rencontrer des îles si neuves. Mais si cette tectonique des plaques colle le territoire inconnu contre votre rivage, l'hostilité apparaît aussitôt. Il n'y a que deux solutions: la guerre ou la diplomatie".

Une bien jolie manière de décrire le hasard des rencontres humaines, et la fin est ... superbe!

Marvic - Normandie - 66 ans - 3 octobre 2010