Improvisations sur Flaubert
de Michel Butor

critiqué par Béatrice, le 6 août 2010
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Nymphéas
Michel Butor se penche sur les œuvres de Flaubert, mais il ne propose pas une analyse, ni une grille de lecture. Il procède par associations d’idées. Ce n’est pas l’érudition qui étonne, mais l’imagination et la sensibilité.

Un extrait : « Aller en Egypte, c’est vérifier la Tentation et c’est mieux devenir Antoine ; c’est mesurer la différence entre Karnak et Carnac ; mais c’est aussi une façon de mourir. Toute la vallée est un immense cimetière où sont les plus grands de tous les tombeaux. Flaubert part en Egypte avec un de ses bourreaux [M. Du Camp], l’un des tueurs de la séance de lecture […] Le cadavre qu’il était alors a fait le voyage égyptien, le voyage osiriaque pour renaître ».

« Le fil conducteur pourrait être dans ces Improvisations la Tentation de Saint Antoine », dit la postface. Les péchés capitaux et les tentations sont identifiés dans Madame Bovary et Bouvard et Pécuchet. Mais cette piste de lecture ne nous impose rien, nous laisse toute la liberté.

Le discours de Butor garde quelque chose d’impondérable et de poétique. En décryptant des symboles, en créant des rapprochements, il nous rappelle que, souvent, l’écriture était pour Flaubert un tremplin pour le rêve ; et que ses textes possèdent plusieurs épaisseurs.