La cité des mots
de Alberto Manguel

critiqué par Kinbote, le 5 août 2010
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
Les mots qui relient...
La cité des mots regroupe les textes de cinq conférences d’Alberto Manguel prononcées en 2007. Elles montrent que les textes littéraires sont aussi importants que certaines constructions matérielles et nous aident à réfléchir sur notre condition d’humain en relation avec d’autres humains, sur l’Autre, l’étranger, vite qualifié de barbare pour se décharger sur lui de notre mauvaise conscience. Bref, que la littérature n‘isole pas mais permet de mieux vivre ensemble.
Manguel convoque pour illustrer sa thèse des textes tels qu’Ulysse, l’Énéide, Don Quichotte ou l’Épopée de Gilgamesh et des écrivains tels que Kafka, Alfred Döblin (l’auteur de Berlin Alexanderplatz), l’Irlandais William Trevor, Jack London et son Bureau des assassinats, un film, 2001 odyssée de l'espace, ou encore la figure de Cassandre.

Ce n’est pas faire offense à Alberto Manguel que de dire qu’il enfonce des portes ouvertes par ses déclarations d’ordre plus général (ce qu’il reconnaît en d’autres mots dans son avant-propos) sur la nécessité d’une littérature exigeante pour combattre l’ignorance et la barbarie. Même s’il est toujours bon de rappeler ces évidences dans un monde enclin à simplifier les choses sous couvert de vendre, de la religion, des marchandises, des idées toute faites à tendance totalitaire.
Mais l’intérêt de ces textes, je trouve, c’est surtout de mettre l’accent sur des œuvres et des auteurs peu connus ainsi que les contextes dans lesquels lesdites oeuvres ont été produites (comme par exemple ces points de l’histoire irlandaise et espagnole précisés dans cet ouvrage). Avec un sens du récit dans lequel on reconnaît l’amoureux des livres et l’écrivain.