L'été en pente douce
de Pierre Pelot

critiqué par Hexagone, le 3 août 2010
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Une lente descente aux Enfers.
Tous les ingrédients d'une histoire bancale sont réunis pour nous faire passer un agréable moment de lecture. Quand des soiffards, bras cassés sont réunis au coeur d'une cité ouvrière, quand on achète une femme pour une caisse de bière, un lapin et cinquante francs, avouez qu'on a mis les pieds dans un nid de guêpes. Fane, Lilas et Mo sont les protagonistes de ce court roman digne d'un roman social du meilleur cru. Dès le départ, malgré l'agréable histoire d'amour que tente de nous proposer l'auteur, on sent poindre la catastrophe inéluctable. Cette spirale infernale qui attire les gens toujours plus bas et les fait sombrer. Fane hérite de la maison de sa mère dans un bled pourri, son frère est débile, fane a perdu l'usage de sa main et des cicatrices marbrent sont visage. Cela suite à des jeux de gamins avec des grenades de la dernière guerre.. Au milieu de ces pieds nickelés, évolue Lilas la belle, l'incandescente, la rayonnante. Imaginez ce trio singulier dans un village perdu aux mentalités confinées dans la langueur d'une province arriérée. C'est sûr, Lilas la bombe va mettre le feu aux sangs et aux poudres. Jusqu'à l'explosion finale. Je ne connaissais pas l'auteur, je n'ai jamais vu le film qui, s'il retrace l'atmosphère lourde, écrasante du bouquin doit être agréable. C'est là le tour de force de Pelot, placer en quelques pages une atmosphère lourde comme le plomb et entêtante comme des vapeurs d'essence prêtes à s'enflammer. Un bon moment de lecture.