critiqué par Alma, le 1 août 2010
( - - ans)

La note: étoiles

A table !

Difficile de présenter LA SCENE, défini en couverture comme un roman mais qui m’est plutôt apparu comme une réflexion sur ce que représente et qu’implique le fait de se réunir nombreux autour d’une table . Comme au théâtre, c’est là que se nouent des intrigues , que l’on joue un rôle , que l’on est en représentation .

Dans un processus de mémoire associative , Maryline Desbiolles entremêle des scènes de repas auxquels elle a participé à différents moments de sa vie , qu’elle a observés dans des restaurants, ou que des photos de famille lui remettent en mémoire , chacune constituant une perle d’un collier ,et qui lui permettent de relier les vivants et les morts , le présent et le passé, le vécu et le fantasme, le réel et sa reproduction artistique . En effet, elle ponctue son récit d’ allusions à plusieurs toiles reproduisant des scènes de repas, notamment de La Cène .

A peine le temps d’évoquer une scène, elle en introduit une autre qui vient se superposer à celle-ci , l’une et l’autre s’enrichissant mutuellement , ce qui donne l’impression d’un papillonnage mais qui témoigne d’une constante maîtrise de la construction du récit , celui-ci s’ouvrant et se concluant sur un parallèle entre l’écriture et la mathématique. Elle assimile la manière de composer son ouvrage à celle adoptée dans la théorie mathématique des ensembles , parlant de « désir forcené de composer des ensembles, de les réunir, de leur trouver des intersections ….. » et donnant comme titre à deux de ses parties : Intersections ,Unions et inclusions .

Un exercice brillant , d’un écriture élégante, souple aux longues phrases qui entraînent le lecteur dans leurs volutes , qui l’enserrent dans leurs filets , mais qui peut dérouter celui qui s’attend à un roman .

J’ai conscience d’être un peu sévère en ne gratifiant l’ouvrage que de 3 étoiles , mais je reste sous le souvenir ému de PRIMO , un de ses précédents ouvrages, publié en 2005 dans la même collection ……..