De naissance
de Mercedes Deambrosis

critiqué par Tistou, le 28 juillet 2010
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Histoire courte
Paru aux Editions du Moteur, dans un format insolitemment ramassé (environ un tiers de A4), et qualifié à juste titre d’histoire courte (28 pages), « De naissance » est comme un précipité d’histoire qui aurait pu faire roman et qui restera une histoire courte.
Courte, elle ne l’est pas pourtant la vie de Calmette Revay, aide-cuisinière au service de la maison « De la Herronière ». Elle commence mal, ou plutôt dans la misère. C’est exposé très brièvement sur le premier quart de page, avec l’agonie de la mère de Calmette, une mère dont on nous dit de suite qu’elle la hait et à qui elle promet l’enfer :

« -J’ai peur …
-Tu as raison d’avoir peur. Tu vas mourir, tu vas aller en enfer.

Elle regarde sa mère mourir. Elle hait sa mère. »

Voilà pour la mise en condition. Et donc, quart de page suivant, Calmette est aide-cuisinière dans cette grande maison, elle a le malheur de se trouver nue à se laver dans sa soupente au quatrième étage quand le maitre de maison, colonel pour faire bon poids, force la porte. La porte et la fille.
Et que croyez-vous qu’il arrivât ? Ce colonel qui ne parvient pas à faire un enfant à sa femme, stérile, se retrouve géniteur. Ce que la nature n’a pu procurer à sa femme, il le lui donnera sous la forme de la petite fille qui nait, Madeleine, que, par un arrangement des plus sordides on enlève à Calmette pour faire comme si …
Calmette va rester au service de la maison « De la Herronière », côtoyant sa fille qui ne se doute pas que cette servante attentionnée … Cruauté du sort et des hommes.
C’est cette histoire, jusqu’à la propre fille de Madeleine, que développe donc Mercedes Deambrosis en 28 pages. Quasiment comme un scénario possible, mais écrit comme un livre …
J’y ai retrouvé un peu de l’atmosphère de « Une complicité », de Manuel de Lope.