...And Ladies of the Club
de Helen Hooven Santmyer

critiqué par FranBlan, le 28 juillet 2010
(Montréal, Québec - 82 ans)


La note:  étoiles
Une immense fresque sociale américaine...
Ce livre magnifique est une immense fresque sociale américaine, un "bestseller " des années '80 qui s'est vendu à plus de deux millions d'exemplaires, un exploit peu banal pour ce genre littéraire et dont les feuilles ont jauni sur les rayons de ma biblio depuis les vingt-cinq ans qu'il s'y trouve...
Le centre d'intérêt du roman "...And Ladies of The Club" est celui des membres féminins d'un club littéraire, de leurs luttes constantes tout au long de leur vie afin de se connaître d'abord, de s'apprécier entre elles et afin de composer avec le monde et les tumultes dans lequel elles évolueront.
L'histoire se situe dans un patelin fictif de l'Ohio, nommé Waynesboro. L'Ohio est un État situé au centre des États-Unis en bordure du lac Érié, sa capitale est Columbus, mais Cleveland et Cincinnati figurent parmi les autres villes principales.
Nous sommes en 1868, les hommes qui ont survécu à la Guerre Civile sont rentrés chez eux. Quelques-unes de leurs épouses forment un club littéraire dans le but de s'enrichir culturellement et le titre de ce roman réfère directement à ces femmes par l'entremise desquelles nous seront relatés tous les changements sociaux, culturels et politiques tout au long des années.
"...And Ladies of The Club" est la fascinante chronique des évènements importants qui marqueront la vie de ces femmes, de leurs époux, de leurs enfants et de leurs petits-enfants... La ville de Waynesboro et ses habitants sont purement fictifs, mais les faits qui sont rapportés tout au long de cette narration sont strictement authentiques et historiquement situés entre les années 1868 et 1932.
J'ai essayé de brosser un portrait du contenu de cette saga, il est impossible d'en narrer tous les détails.
L'auteure de cette oeuvre phénoménale avait quatre-vingts ans lorsque celle-ci fut publiée en 1982 et a dominé toutes les listes de "bestsellers" partout en Amérique durant plus d'une année; elle est décédée quatre ans plus tard en 1986; elle y avait consacré les vingt dernières années qui ont précédé sa publication, même si toutes sortes de rumeurs plus farfelues les unes que les autres qui ont alimenté les rubriques littéraires durant la campagne de médiatisation qui accompagna son succès d'édition, affirmaient qu'elle y avait consacré plus de cinquante ans!
Helen Hoover Santmyer, née en 1895 à Cincinnati, était une femme scolarisée qui avait fréquenté le prestigieux Collège Wellesley au Massachusetts et fut une des premières titulaires féminines en Amérique d'une bourse d'études Rhodes qui la conduisit à Londres en 1924, à l'Université d'Oxford.
Il m'est malheureusement impossible de recommander cette formidable lecture à tous car il n'existe pas de traduction française, à mon humble connaissance, mais permettez-moi de vous assurer qu'il s'agit de tout, sauf d'une bleuette sentimentale, il s'agit au contraire, d'une des lectures les plus édifiantes qu'il m'ait été donnée de compléter.
Alors pourquoi le léger bémol dans ma note d'appréciation...?
La société américaine est, fut et sera probablement toujours dominée par deux éléments essentiels: la politique et la religion.
Fidèle à l'authenticité des faits qu'elle rapporte, l'auteure accorde une très grande place à la vie politique, fort active d'ailleurs, qui prévaudra tout au long de cette longue période. Malgré l'intérêt souvent passionnant que ces détails plus que foisonnants ont suscité, leur lecture en général était plutôt aride pour qui n'est pas avide de ce sujet!