Différentes saisons
de Stephen King

critiqué par Rosenblum Petit, le 12 février 2002
(Marcinelle - 50 ans)


La note:  étoiles
Stephen King ou la poule aux oeufs d'or du cinéma américain
Quatre nouvelles (ou plutôt quatre novella pour respecter les termes de l'auteur) et une postface écrite par Stephen King en 1982. Voilà de quoi est composé ce livre étrange.
Quatre histoires passionnantes sans aucun lien les unes avec les autres mais avec cette particularité qu'elles sont sorties de l'imagination de l'auteur juste après l'achèvement d'un roman (Salem's Lot, Shining, Dead Zone et Firestarter). Comme il le précise lui-même dans la postface : "C'est comme si je finissais toujours mon travail avec assez d'essence dans le réservoir pour aller jusqu'au bout d'une nouvelle".
Sincèrement, on n'est pas déçus. Bien sûr il faut aimer le style d'écriture. Beaucoup de description, très peu de dialogues mais une ambiance de frissons même lorsque l'histoire n'a rien de surnaturel ou d'étrange. Est-ce parce que l'on part avec un a priori? Peut-être… Après tout, Stephen King est le maître de l'épouvante.
J'ai particulièrement aimé la première nouvelle "Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank" dont le réalisateur Frank Darabont a fait en 1994 une extraordinaire adaptation cinématographique sous le titre "The Shawshank redemption" (traduit en français par "Les évadés") avec un excellent Tim Robbins et un Morgan Freeman toujours égal à lui-même. Pour la petite anecdote, Frank Darabont avait déjà réalisé en 1983 un court métrage "The Woman in the room" inspiré de Stephen King et en 1999, il remet ça avec l'exceptionnelle Ligne Verte. Le réalisateur affirme qu'il s'agit de pures coïncidences. Morgan Freeman, quant à lui, a signé pour tourner dans"Dreamcatcher", l'une des prochaines adaptations d'une œuvre de l'auteur le plus prolifique des USA.
La deuxième histoire "un élève doué", racontant les aventures peu communes d'un vieillard et d'un gamin que rien dans la vie n'aurait dû réunir, vous glacera le sang si un tant soit peu d'humanité coule dans vos veines.
"Le corps" qui vient en troisième lieu a inspiré en 1986 le réalisateur Rob Reiner qui intitula son film "Stand by Me". Les moins jeunes d'entre nous se souviennent de ce film dont Stephen King affirme lui-même qu'il s'agit de "l'adaptation la plus fascinante qui ait été faite d'une de ses oeuvres". En 1990, Rob Reiner récidive lui aussi en adaptant "Misery" avec Kathy Bates dans le rôle principal. Elle-même ne résistera pas à "l'appel du maître" en interprétant le rôle de Dolores Claiborne dans le film du même nom de Taylor Hackford dans un registre qui n'a rien de surnaturel!
Quant à la dernière histoire intitulée "La méthode respiratoire", elle m'a fait verser quelques larmes d'émotion (dans le train, je vous dis pas la tête des autres navetteurs!) et m'a presque fait manquer mon arrêt.
Enfin, la postface sympathique ne gâche rien aux plaisirs du livre et laisse penser que le grand et inaccessible Stephen a plus de respect pour ses lecteurs que pour ses éditeurs.
Ceux d'entre vous qui adorent détecter les contradictions (et celle-ci est facile) se disent à l'instant-même "M'enfin RP, tu dis dans ton profil que tu n'aimes pas Stephen King et voilà que tu nous fais l'éloge d'un de ses livres!" A cela je réponds : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Facile, je vous l'accorde. Donc je terminerai en disant merci à Pendragon de m'avoir conseillé ce livre afin de me réconcilier avec le maître. De là à me "taper" les trois volumes de "Ca" (qui vieillissent seuls et malheureux dans ma modeste bibliothèque depuis une bonne dizaine d'années), il y a un fossé que je ne franchirai pas aujourd'hui mais d'ici quelque temps… Sait-on jamais?
C'est réussi 8 étoiles

Ce recueil comporte autant de nouvelles que de saisons, d'où son titre.

Seule la troisième histoire m'a paru un ton en dessous, je lui ai trouvé quelques longueurs, mais globalement l'œuvre est réussie et fort addictive.

La première a été adaptée au cinéma et j'en garde un excellent souvenir, la deuxième qui bénéficie d'un climat tendu voire oppressant est ma favorite, quant à la dernière, et malgré l'horreur qu'elle recèle, elle aussi reste appréciable et surtout originale.

Ayor - - 52 ans - 2 avril 2021


Un King atypique 7 étoiles

Dans la postface de "Différentes saisons", Stephen King explique que la publication de ce livre vient répondre à la question qu'on lui pose le plus souvent: écrivez-vous uniquement des livres d'épouvante? À l'époque de la parution de ce recueil, personne ne donnait cher de King en dehors de son genre de prédilection. Même son éditeur, qui s'était pourtant enrichi considérablement grâce à ses livres, est resté interdit devant la proposition de l'écrivain: un recueil de quatre longues nouvelles (déjà, pas trop enthousiasmant) sans éléments surnaturels et dont le seul point commun est d'avoir été écrites tout de suite après un roman. Le projet semblait difficile à vendre.

Pourtant, trois des quatre histoires de "Différentes saisons" furent adaptées au cinéma, dont "Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank" par Frank Darabont dans un film acclamé autant par la critique que par les spectateurs. Ironiquement, beaucoup de gens ignorent qu'il s'agit d'un texte de Stephen King tant il est éloigné des thèmes le plus souvent abordés par l'auteur. Ce récit, qui ouvre le recueil en force, est touchant, captivant et mémorable. Il s'agit pour ainsi dire d'une nouvelle parfaite sur laquelle on peine à trouver à redire.

Le texte suivant, "Un élève doué", est le maillon faible du recueil, ce qui est particulièrement dommage car c'est aussi le plus long (263 pages sur 713). Si l'amorce est accrocheuse, King se perd rapidement dans une série de situations invraisemblables et s'abandonne souvent à des excès déplaisants de violence. Les principaux personnages sont antipathiques à un point tel que je peinais à trouver l'intérêt nécessaire pour poursuivre ma lecture. La finale bâclée ne vient rien réchapper. Du King à son plus ennuyant.

La troisième nouvelle, "Le corps", est heureusement très solide. Transposée au cinéma par Rob Reiner sous le titre "Stand by Me", cette histoire à forte tendance autobiographique s'inscrit dans la tradition du récit initiatique et présente des personnages émouvants et bien campés. Le parcours tumultueux de ces quatre garçons rappellera leur propre enfance à bien des lecteurs. King remporte le pari de tirer de souvenirs intimes une émotion universelle.

Le dernier texte, "La méthode respiratoire", est un petit bijou pour les amateurs d'Edgar Allan Poe. Rédigé dans un style plus classique, il se lit aisément d'un trait et contient quelques soubresauts opportuns de surnaturel. Il s'agit sans doute de la nouvelle la moins développée du recueil, mais c'est celle qui m'a procuré le plus grand plaisir. Elle m'a permis de fermer le livre avec un large sourire sur le visage.

Dans l'ensemble, "Différentes saisons" est un livre réussi. Il est simplement dommage que le texte qui accapare plus du tiers de l'espace soit de loin le plus mauvais. Cela ne peut que teinter négativement le souvenir de lecture. C'est aussi pourquoi ma note n'est que de 3.5/5 malgré une appréciation plutôt forte de trois des quatre histoires.

ARL - Montréal - 38 ans - 19 juillet 2016


Inégal 6 étoiles

J'ai lu Différentes saisons il y a quelques 20 ans. Et ce qui m'en est resté surtout dans ma mémoire, c'est la nouvelle "Le corps", la meilleure du livre, et sans doute une des meilleures histoires du King que j'ai lu. Emotionnellement, c'est celle qui m'a le plus marqué et qui me fait me souvenir de ce livre quand je songe à ce titre de "Différentes saisons".
L'autre histoire "La rédemption de shawshank", est très bien aussi. J'en ai vu plus tard la version filmée avec Morgan Freeman, de même niveau.
Les deux autres, je les ai oubliées, elles n'ont pas réussi à retenir l'attention de ma mémoire, mais je me souviens quand même que celle du petit garçon fasciné par le nazi m'avait particulièrement déplu.
L'ensemble est donc mitigé, s'il faut émettre un avis sur tout le livre, d'où ma note de 3. Mais s'il ne fallait noter que la nouvelle du Corps, j'aurai mis 5 !

Cédelor - Paris - 52 ans - 1 janvier 2015


j'abandonne ma lecture 2 étoiles

Quel ennui ce livre , seul un élève doué m'a bien plu mais la fin très décevante pourtant idée originale mais le reste de ce livre est lent , trop répétitif , trop de détails , une perte de temps ,
la magie n'a pas opéré pour moi , je n'ai pas réussi à m'évader avec cette lecture ...plus de 600 pages, j'ai tenu bon jusqu’à la page 403 mais là c'est trop pour moi j'en peux plus ....

KAROLE - - 49 ans - 2 janvier 2013


mitigé 7 étoiles

je l'ai lu il y a très longtemps , j'ai été très intéressé par les résumés des histoires une évasion pour la première nouvelle je me suis imaginé un de ces trucs à l'époque où j'ai commencé à le lire. A la télé ils étaient en train de passer la saison 1 de prison break, et bien l'évasion n'est pas spectaculaire par rapport à celle de Scofield. mdr sinon un élève doué la nouvelle est plutôt pas mal même si je m'attendais à plus de scènes sanglantes. Le corps exactement ce que j'attendais de Stephen king un joli récit d'enfance celle-là je l'ai adorée comme nouvelle, il n'y a pratiquement pas d'action mais les personnages sont très attachants j'adore leurs vulgarités. (je te pisse à la raie mdr j'ai pas arrêté de la répéter celle-là dans le lycée le pire c'est que mes copains m'ont suivi et utilisent cette expression à la noix, j'ai lancé une mode grâce à Stephen king.) par contre la méthode respiratoire je l'ai jamais lue, le résumé de cette histoire ne m'a pas attiré, 5 années plus tard cette histoire ne m'attire toujours pas.

Yoshiki - - 34 ans - 26 janvier 2012


Inégal 4 étoiles

Dans ce recueil de (très longues) nouvelles, Stephen King délaisse quelque peu son genre de prédilection, à savoir le fantastique. C'est le cas pour les trois premières histoires. En fait, seule la nouvelle "Un élève doué" m'a plu, quoique très dérangeante (la fascination d'un gamin pour le passé nazi d'un vieil homme). Les autres histoires ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable.

Kalie - Sarthe - 54 ans - 5 décembre 2010


Quand la poule aux œufs d'or les pond par quatre 9 étoiles

Alors oui ! Les nouvelles, on aime ou on n'aime pas. Mais là, on est entre deux eaux, comme dit SK dans sa superbe postface (qui traite principalement de carburant), mise à part peut-être la dernière, qui a été placée là... pour faire « genre » ? pour aller aux 700 pages ?...
Bon, j'ai l'air de pipoter un peu, là, mais non ! Je ne gâcherai pas mon plaisir de parler de cette pépite ici et maintenant :
Évidemment, je pourrais hiérarchiser, mais non et encore non ! Ces histoires sont sublimes, uniques, impossibles à départager... n'ont-elles pas d'ailleurs donné lieu, chacune, à un film ?... c'est dire le talent incroyable de ce King qui doit se demander qui sont ces êtres étranges qui se présentent devant sa porte sans avoir une caméra au poing.
D'abord il y a une histoire de prison et bien sûr d'évasion... superbe, en noir et blanc forcément... suivie de celle de l'ado malsain qui a grandi sur un piédestal, sans limite, encore plus noir que la chemise du même nom... à vomir ! puis celle de cette bande de gosses partis (avec lui ?) dans une équipée aussi sauvage qu'improvisée à la recherche... d'un cadavre bien sûr... quant à la quatrième... je vous la laisse.
Voilà, il appelle ça de la novella, un truc qui doit s'écrire à l'ouest du Pecos, sans doute ! Alors je vous le dis, je suis prêt à apprendre l'espagnol pour en lire d'autres comme ça !
Parmi les 200 derniers livres que j'ai lus, j'ai pris quelquefois beaucoup de plaisir... mais autant de densité romanesque réunie dans un seul ouvrage ?... honnêtement, non.

Zizoubazooka - NANTES - 67 ans - 15 juillet 2010


Des nouvelles réussies 8 étoiles

La première nouvelle est irrévocablement la meilleure et c'est en la lisant que ça m'a rappelé vaguement un film que j'avais vu longtemps avant. Mais heureusement, je ne me souvenais pas de la fin. Les autres nouvelles se lisent bien aussi mais il faudrait, à la limite les lire toutes avant la première qui est vraiment d'un niveau supérieur.

Patsy80 - - 49 ans - 21 août 2009


A lire absolument... 9 étoiles

C'est vraiment un bon bouquin même si une nouvelle m'a déçu :

-Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank : Vraiment super ce qui est dommage c'est que je l'avais déjà vu en film avant de lire le livre.

-Un élève Doué : Très, très déçu par cette nouvelle.

-Le Corps : Cette nouvelle est, je trouve, la meilleure du bouquin et aussi celle que je préfère.

-La Méthode Respiratoire : Elle peut paraitre longue au début mais je ne me suis pas autant ennuyé en la lisant que je me suis ennuyé en lisant "Un élève Doué" et "Shining".

Si je devais faire un classement de ces quatre nouvelles, de ma préférée à celle que j'ai le moins aimé, ce serait :

-Le Corps
-La Méthode Respiratoire
-Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank
-Un élève Doué.

Quand à la Postface écrite par Stephen King, je n'ai rien à redire.

Alex13 - Istres - 28 ans - 21 août 2009


De main de maître 8 étoiles

Cet excellent recueil de nouvelles, est l'un des derniers livres que j'ai lu de l'oeuvre de Stephen King et je regrette de m'y être prise sur le tard. Les trois premières nouvelles sont excellentes, particulièrement Le corps, même si la dernière s'essouffle un peu.

Janiejones - Montmagny - 39 ans - 11 mai 2007


Quand Stephen King veut bousculer les préjugés 3 étoiles

Stephen King abhorre le fait qu'on le mette dans la catégorie "auteur d'épouvante". Il préfèrerait être considéré comme un écrivain à part entière. Il prouve qu'il en est effectivement un dans les romans qu'il a signés sous le pseudo de Bachman, avec "La petite fille qui aimait Tom Gordon", avec Dolorès Claiborne, avec Misery...

Mais dans Différentes saisons, j'ai l'impression que ça ne fonctionne pas

"RITA HAYWORTH ET LA REDEMPTION DE SHAWSHANK" est excellent sur tous les points de vue.

"UN ELEVE DOUE" Je ne l'ai pas lu car le thème de prédilection est la folie et l'horreur humaine, tout ce qui n'est pas du tout ma tasse de thé.

"LE CORPS" Un récit autobiographie assez terne, ou 4 gosses marchent, marchent, marchent...

"LA METHODE RESPIRATOIRE" Abracadabrant. Une femme expire et inspire pour accoucher alors qu'elle a la tête coupée...

Une de mes premières déceptions de Stephen King

Yanice - - 39 ans - 12 mai 2006


Ca c'est mieux!! 8 étoiles

Après mon avis davantage péjoratif de "Sac d'Os", je suis contente que ce recueil soit apparu sur ce site car, comme Rosenblum Petit et Pendragon, je pense qu'il laisse de côté l'étiquette de romancier de l'épouvante collée à Stephen King pour mettre à jour son talent d'écrivain. On se sent proche des personnages, on les découvre, on les aime, et pour ça, il faut que l'auteur ait tout connu d'eux pour nous faire partager cette subtile finesse et cette vérité dans la description de ces gens "comme tout le monde".
Je mettrai peut-être "Le corps" en premier dans l'ordre de mes préférences avec ensuite "Rita Hayworth...", "Un élève doué" et enfin "La méthode respiratoire".
SK a un don particulier pour nous plonger dans son récit, quel qu'en soit le sujet. Même si je ne suis pas une fan avertie, comme je l'ai déjà dit, je dois lui reconnaître ça ainsi que les très bons moments moments que j'ai passés en sa compagnie! Stephen quand tu nous tiens...

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 12 février 2002


... mais de rien 9 étoiles

Je suis très heureux que tu aies suivi mon conseil, mais encore dix fois plus content que tu aies apprécié ce recueil (et donc pas fait un achat pour rien)... mais ce n'est toujours rien en comparaison du bonheur immense que j'éprouve à t'avoir réconcilié avec ce véritable "maître", n'ayons pas peur des mots, de la littérature... dans son genre, évidemment. Comme tu le dis, personne en effet ne parvient à rendre les ambiances tel que lui et même si l'horreur n'est pas présente, l'angoisse l'est toujours ! Comment fait-il ? C'est là, le secret de l'art !
Autre chose, si tu aimes les nouvelles, je peux te conseiller Danse Macabre, j'ai lu 1355, qui est un autre recueil de 20 nouvelles pour seulement 418 pages (c'est dire la brièveté de celles-ci) et il n'est pas mal non plus... mais il faut aimer les nouvelles courtes... Je me souviens particulièrement bien d'une, un rapport entre un frère et sa soeur, qui est le plus beau concentré d'émotions humaines jamais écrit, ce n'est pas des larmes que tu vas verser, mais des torrents...

Pendragon - Liernu - 54 ans - 12 février 2002