Luxure
de Sébastien Lapaque

critiqué par CC.RIDER, le 15 juillet 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un concept intéressant
Ce volume fait partie d'une série de sept, illustrant chacun un des péchés capitaux. Sébastien Lapaque a fait appel à des auteurs aussi différents dans l'esprit et l'espace qu'Apulée, Voltaire, Casanova, Barbey d'Aurevilly, Mérimée ou Georges Bataille (au total douze auteurs) et à des formats aussi différents que la poésie, la nouvelle, l'extrait de mémoires ou de roman et même le sermon (Bourdaloue). Cet ensemble présente donc des textes d'intérêt très divers. Le lecteur préférera sans doute « Mariette » d'Alphonse Boudard pour sa truculence et l'étrangeté de cette histoire d'une prostituée qui prend sur son temps de loisir pour s'offrir une escapade avec un jeune nigaud pendant l'Occupation à moins que ce soit « Histoire de ma vie » de Casanova. L'épisode concernant le castrat dont il arrive difficilement à découvrir le véritable sexe est particulièrement amusant. Il appréciera sans doute également la verdeur et la crudité de ce petit bijou de poésie coquine que représente « Dizain ingénu » de Paul Verlaine et peinera peut-être un peu plus sur le sermon d'un Bourdaloue tempêtant contre les vicieux penchants de l'homme se vautrant dans le stupre et la fornication. Une mention toute particulière pour « Sainte » de Georges Bataille, texte d'une grande étrangeté, frisant le fantastique. Un concept intéressant qui peut donner envie d'en lire plus après cette mise en bouche.