Le Congrès
de Jean-Guy Soumy

critiqué par CC.RIDER, le 13 juillet 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Une épreuve humiliante
En 1685, le jeune Guillaume Vallade, fils d'un des architectes du roi Louis XIV et sa femme Jehanne sont accusés par certains membres de sa famille qui lorgnent l'héritage de Guillaume d'avoir contracté une sorte de mariage blanc, non consommé et donc non valide aux yeux de l'Eglise et susceptible d'être annulé. Il faut dire que Jehanne est une protestante convertie « de la bouche », que l'histoire se passe juste après la révocation de l'Edit de Nantes, les dragonnades et la fuite vers la Hollande ou vers l'Angleterre de nombreux réformés. Après une instruction plus qu'indiscrète, ils devront subir l'épreuve du Congrès, sorte d'ordalie ou de jugement de Dieu d'ordre sexuel. Devant juges, médecins et matrones, Guillaume, nu sur un lit en compagnie de sa femme, devra « dresser, pénétrer, mouiller ». Parviendra-t-il à traverser cette épreuve humiliante et prouver sa bonne foi ? Leur couple y résistera-t-il ?
Un livre prenant et plongeant le lecteur dans une époque intolérante, fanatique et par certains côtés inhumaine et qui est totalement incompréhensible pour nos sensibilités actuelles. L'amour de Guillaume pour Jehanne repose néanmoins sur des bases ambiguës car au début de l'histoire, il tombe amoureux de sa soeur et se rabat sur Jehanne un peu par défaut. Les chapitres se répondent sur le style « avant-après ». Autant la partie « avant » est intéressante, autant « l'après », la vie d'un paria solitaire qui tente vainement de dialoguer avec un loup semble lassante et artificielle. Une demi-réussite.