Quand un homme de science, aussi brillant soit-il, et c'est le cas ici, sort de son domaine pour s'intéresser aux sciences humaines, ça craint un peu. Morris reprend les thèses développées dans "le singe nu" et les extrapole à la société humaine. Ce n'est pas inintéressant, loin de là, mais ça fait penser à une exploitation d'un filon juteux, un peu comme les suites de films à succès qui n'en finissent pas. Son meilleur livre reste le premier, comme c'est souvent le cas.
Il n'empêche que l'observation de la société humaine par un zoologiste qui prend le parti d'étudier l'homme comme il le ferait de n'importe quel animal est interpellante et sonne souvent juste. Connaître et accepter notre animalité est un pas incontournable vers notre humanité, et l'œuvre de Desmond Morris me fait penser aux travaux d'Henri Laborit sur les rats qu'il a brillamment montrés dans le film "Mon oncle d'Amérique" d'Alain Resnais.
C'est donc un livre, comme "le couple nu" du même auteur, qui s'inscrit dans le prolongement d'une réflexion brillante et drôle, même si on peut le trouver un peu daté. Il est, du moins à mon avis, nettement plus dispensable que le premier ouvrage de cet auteur.
Le rat des champs - - 74 ans - 4 juillet 2010 |