Greffes
de Christian Hubin

critiqué par Camarata, le 16 juin 2010
( - 73 ans)


La note:  étoiles
Et dans l’arrêt sur gros plans, dans les traits d’apparentés
Je n’apprécie pas d’habitude, la littérature moderne, mais ce recueil de poèmes m’a sauté aux yeux et aux oreilles
Ou j’ai radicalement changé pour une raison ou une autre, peut-être externe, les ondes du portable, la pollution, interne, l’usure de l’âge
Où ces textes recèlent une vérité sensible, immatérielle et irréversible
Je choisis la deuxième proposition, il y a dans ces phrases torturées, découpées, enchevêtrées, quelque chose qui vous saute à l’esprit.

Mais oui c’est de vous, de nous, de moi qu’on parle, au travers de ces mots techniques, informatiques, médicaux, psychos, un brouillard de mots concassés, juxtaposés, consacrés, qui nous enveloppent et nous suivent, du réveil au coucher comme une ombre halogène
Ces vies, ces corps, ces membres démantibulés, se réarrangent sans cesse dans une vaine recherche d’identité réificatrice ou réification identitaire, on a le choix dans le grand magasin du TOUT :
«

Ou maintenant. Près.Ou ni finir ni rester.
Et dans l’arrêt sur gros plans, dans les traits d’apparentés :
-Aspirez.Bloquez

Comme un microgroupe avec. Près d’avec de l’accru.

Séries de postulations, simulations :
Aspirez. Exhumez.

Et serré dans le même profil, entrant dans la nef, les grues, dans les viandes aux estranges ranges.

Et de ce qui-se recouvrant, frottant aux
Silos, au parietal.Au martèlement de ne pas
bouger. Où prostrant des cabines, écrans,
peaux dupliquées. Dont uniquement d’un
retard, d’une scission. Des corps sans.
D’une stase d’eux –sans. A des tissus. A
outre. Ossatures. Nano-hellicoïdal.

Qui protége, verse sur la grenaille.Qui cri-
blant comme lumineux.
-Nous ne te quitterons pas.
Nous ne te laisserons pas
»


Un petit recueil à lire et à découper, tête haute et voix basse