Les soirées du hameau
de Nicolas Gogol

critiqué par SpaceCadet, le 7 juin 2010
(Ici ou Là - - ans)


La note:  étoiles
Du folklore et de la tradition orale
Cette compilation, constituée de deux volumes comportant quatre récits chacun, propose ce que furent les tout premiers textes publiés par Gogol. Il était alors âgé d’à peine plus de vingt ans et faisait ainsi ses premiers pas dans le monde de la littérature.

Tablant sur le caractère exotique du contexte où elles se situent, il propose donc à un lectorat russe, des histoires courtes composées sur la base de récits issus du folklore et de la tradition orale de l’Ukraine, son pays d’origine.

C’est par la voix d’un narrateur conteur aux accents typiques que Gogol nous propose ce voyage au pays des mythes et des légendes d’Ukraine, voyage au cours duquel on découvre tant des us et coutumes que d’une campagne aux paysages envoûtants, de plus qu’il nous porte à la rencontre d’une panoplie de personnages hauts en couleur et dont les aventures prennent souvent un tour fantastique.

Non loin derrière un trait de plume vivant et créatif, se laissent deviner le regard du poète ainsi qu’une oreille rompue aux formes d’expression typiques.
La dextérité de l’auteur se dessine également dans l’aisance avec laquelle il dessine ces lieux, ces personnages, ces mises en scènes au cours desquelles les dialogues ne sont pas en reste.

On sait par ailleurs que Gogol s’était largement inspiré de récits, pièces de théâtres et autres écrits pour écrire ces histoires. Il est donc difficile de dire quelle est sa part de revient au niveau des contenus. Ceci étant, à partir de ce fait, et au vu de la qualité de l’écriture, on peut assumer que suivant l’intention qu’il en avait, il ait investit la plus grande partie de son travail à reconstituer à l’authentique, des scènes, des lieux, des personnages, des voix, omettant du coup de travailler tout autant à la conception des récits.

Car c’est sur ce plan que l’on note une véritable faiblesse, résultat d’un choix peu judicieux de plus que d’une mauvaise maîtrise de la perspective, qui entache la qualité des textes.

Il en résulte que la hardiesse des mots, l’exubérance de l’imaginaire et l’originalité de l’ensemble, se diluent au gré d’une perspective imprécise, donnant invariablement lieu à une certaine lassitude.