Mon premier contact avec Jacques Expert s’est réalisé par le roman « Deux gouttes d’eau » dont je garde un bon souvenir. Je me souviens d’une histoire pleine de rebondissements et très efficace.

Dans cette courte histoire, le lecteur va assister à un drame terrible et va le vivre à travers les yeux de plusieurs protagonistes. On suit le quotidien du meurtrier de l’enfant ainsi que de sa femme suspicieuse et celui du père et de la mère du défunt qui supportent le deuil chacun à leur manière. Dans la tête de ces personnages, il n’y a pas de filtres. Les plus bas instincts de l’être humain ressortent alors des monologues intérieurs des protagonistes. On ressent l’amour, la haine, les manigances, les fourberies, tout ce qui passe par ces esprits contaminés par le drame.

La tension monte au fil du livre, en même temps que le plan de chacun prend forme. Je n’ai pas lâché le déroulement des évènements, impatient de connaître la conclusion. C’est donc très bien mené et surtout terriblement angoissant.

L’écriture de Jacques Expert est toujours simple, facile d’accès et m’a permis de me laisser emporter par cette histoire. J’aime toujours autant l’esprit retors de cet auteur qui n’a pas peur de dévoiler telles quelles les pires facettes de l’Homme. Je regrette seulement que ses personnages soient un peu caricaturaux et que le scénario manque de surprises (j’ai attendu tout le livre !). En conclusion, je conseille ce livre au lecteur qui recherche une aventure accessible à tous, facile à lire, bien qu’un brin malsaine.
En littérature, je ne suis pas adepte du numérique, mais ce format permet dans le cas présent d’offrir au lecteur deux épilogues distincts. Sans rien vous dévoiler, j’ai préféré la seconde fin (pas celle du format papier !) qui est beaucoup plus machiavélique et tout le monde sait que j’adore ça !

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 23 juin 2017

Une fois par semaine, Jean-Pierre retrouve ses copains pour prendre un verre ou deux,…. En rentrant chez lui, sur une route déserte, il renverse un gamin à vélo, mais se sachant alcoolisé, il décide de prendre la fuite pesant le pour et le contre, se posant lui-même comme une potentielle victime et voir ainsi sa vie de cadre supérieur s'écrouler.

Il pense réussir à assumer la mort de ce gamin de 10 ans que ses parents n’auraient pas dû laisser trainer. L’auteur met en avant l'égoïsme et la lâcheté d’un homme tourné vers lui-même. En face de lui la haine, le malheur et la souffrance d'un père qui a perdu son fils.

Certes un triller qui ne mange pas de pain, puisqu’on est dans un scénario assez manichéen, avec des personnages au caractère sans nuance.

La sensibilité du lecteur est quant à elle atteinte bien qu’on ne vole pas très haut au niveau littéraire.

Tout de même un roman d’une efficacité redoutable et un bon moment de lecture.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 5 novembre 2016

Le petit Victor meurt renversé par un chauffard qui a pris la fuite.
Antonio, son père, jure à sa femme de retrouver et de tuer le "fumier".
Roman à quatre voix qui permet de bien analyser le comportement des personnages mais qui parfois apporte des lourdeurs.
Je ressens ce roman comme un fait divers bien traité plutôt qu' un thriller.
Une lecture agréable, sans plus.

Koudoux - SART - 60 ans - 24 avril 2013

Difficile de lâcher ce livre une fois en mains car le début commence sur les chapeaux de roue. Mais malheureusement certaines redondances, dues au principe de l'histoire à quatre voix, lassent quelque peu. La douleur ressentie par la famille de l'enfant renversé est parfaitement bien décrite, tellement bien que l'on est presque pris en otage face au désir de vengeance des parents. De plus, le dénouement n'est pas convaincant à mon goût (l'histoire des coups de téléphone pile au moment où le père va commettre l'impensable...). Cependant, je pense que c'est un bon thriller, je le conseille malgré tout car l'écriture reste plutôt originale.

Luluganmo - - 42 ans - 13 juin 2011

Sur une intrigue qui rappelle le scénario d’un film de Claude Chabrol : Que la bête meure , où le père d’un enfant tué par un chauffard qui a pris la fuite se jure de retrouver le meurtrier et de venger son fils , le roman de Jacques Expert se révèle un thriller psychologique efficace , mené tambour battant, mais finalement assez pernicieux .

En effet,en choisissant comme assassin un personnage antipathique, un salaud complet sous des allures de respectabilité , et en nous faisant partager la douleur digne et silencieuse de la famille Robriguez, Jacques Expert nous amène insensiblement à considérer comme naturel que Antonio Rodriguez fasse justice lui-même . Le dénouement n’est qu’à moitié satisfaisant car si le pauvre type accusé injustement sauve in extrémis sa peau, l’assassin , lui, reste en vie , impuni , innocenté par l’enquête .

L'auteur a choisi d’adopter l’attitude du témoin plutôt que celle du juge et, par un récit à 4 voix, de mettre à nu chacun des protagonistes , en présentant non seulement leurs propos mais aussi leurs arrière-pensées, leur tactique, par un monologue intérieur sans complaisance . Ces choix entraînent une écriture froide, plate, de construction basique, sans fioritures , qui finit par lasser .

Alma - - - ans - 9 avril 2011