Murena, tome 6 : Le sang des bêtes
de Jean Dufaux (Scénario), Philippe Delaby (Dessin)

critiqué par PPG, le 1 juin 2010
(Strasbourg - 48 ans)


La note:  étoiles
Douce folie
Murena recherche désespérément Acté, promise à un autre par l'empereur pour assouvir sa vengeance. Il devra se rendre en Gaule où le druide Cervarix, de manière anarchique semble t-il, attise quelques troupes pour semer le chaos et repousser la grande Rome. Alléchant périple en présence de la jeune et étrange Evix, celle qui avait défié et battu Néron à la course de chars.



De l'action et des intrigues sont au rendez-vous, le tout accompagné d'une formidable mise en perspective de cette époque. Nous pouvons bien nous représenter les us et coutumes des Romains, ainsi que leur morale. Ainsi, la vie d'un esclave ne vaut rien, à part son prix. Il n'est donc pas un être humain ; pas étonnant que Lucius Murena tue froidement une jeune femme, Arsilia, qu'il avait pourtant aimé ; cela ne l'empêche pas non plus de faire "cadeau" de sa tête à une de ses ennemies !
On découvre une Rome violente, aux quartiers populaires sales et mal famés. Toujours cette caste qui a droit de vie ou de mort sur quiconque... et cet empereur élevé au rang des Dieux qui peut tout se permettre. Sans contre-pouvoir ne risque t-on pas de sombrer dans la folie ?
Nous notre douce folie sera de continuer à lire les tomes suivants, ça au moins, ça ne fait de mal à personne !
La métamorphose de Lucius Murena 10 étoiles

Cette couverture est indubitablement la plus réussie de la série, avec cette tête de fauve ornementale à la gueule béante, prêt à bondir sur sa proie, les yeux d’un rouge menaçant. Un fauve blessé aussi, avec des fissures et des crevasses d’un côté. Excellente métaphore d’un empereur cruel et gagné par la folie, encouragée par des courtisans serviles et ambitieux, mais qui peut aussi convenir à Lucius Murena, dont le côté sombre et la colère vont peu à peu prendre le dessus.

En effet, les tensions s’aiguisent et Murena, que l’on croyait pacifique au départ, va pour la première fois commettre un meurtre, déterminé à retrouver sa bien-aimée suite à son exil vers la Gaule décidé par Néron. En effet, celui-ci était à la fois vexé et furieux de découvrir que son ami ait entretenu à son insu une relation avec son ancienne maîtresse...

Ce péplum est définitivement un must de la BD franco-belge, pour toutes ses qualités scénaristiques, artistiques et historiques.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 5 octobre 2013


La folie des hommes. 8 étoiles

Folie des grandeurs, du pouvoir, de l'amour, de la mort. La série est bien ancrée dans ce qui fait son succès. Cependant les auteur vont-ils parvenir à ne pas se laisser tenter par la facilité ? En tout cas aucune déception sur le plan du dessin qui reste d'un grand classique sans se départir d'une grande justesse et beauté.

Hexagone - - 53 ans - 9 décembre 2010