Le Cycle de Lyonesse, tome 3 : Madouc
de Jack Vance

critiqué par Belial, le 28 mai 2010
(Anvers - 45 ans)


La note:  étoiles
Sacré Graal
Madouc continue sur la lignée des deux opus précédents (Le Jardin de Suldrun et La Perle verte) et achève de belle manière la trilogie estampillée heroic fantasy de Jack Vance. Lyonesse s’avère être une réussite romanesque, mêlant avec habileté les stéréotypes de la fantasy éditée à l’époque et un contexte historique puisqu'on retrouve des événements et personnages du Moyen-Âge. Cette recette aura très bien fonctionné puisqu'elle donne au lecteur une sensation étrangement réelle d’un univers essentiellement imaginaire.
Madouc, donc. La structure du roman est une copie conforme des précédents. On a le droit à un interlude féerique d’une centaine de pages en plein milieu de l’ouvrage, ici il s’agit de l’héroïne partant en quête de son père, épisode plus réjouissant que ce qui était offert dans les deux premiers tomes. A nouveau on retrouve le contraste frappant entre la dureté de l’affrontement militaire et politique du royaume du Lyonesse avec ses voisins et la légèreté, l’humour, la fraîcheur qui se dégage du style et des personnages. La princesse Madouc est le véritable personnage central de ce troisième tome et succède ainsi à Aillas et Dhrun (roi et prince respectifs du Troicinet, voisin belliqueux du royaume de Lyonesse). Madouc imprime sa marque et apporte une touche de magie et de malice qui rehausse à mon avis le ton du récit. C’est sans doute un des personnages les plus ambivalents et insaisissables de l’œuvre de Vance et l’auteur a parfaitement réussi à mettre en lumière son métissage de fée. Elle reste cependant un personnage vancien typique et se sort de situations inextricables par la ruse et une langue bien pendue.
Bref vous l’aurez compris Madouc est à mon sens le plus réussi des trois volumes du cycle et offre quelques très bons moments de lecture. Tout ça dans un style parfois plein d’esprit, souvent drôle, toujours léger et élégant. Offrant pourtant de belles redondances avec la fantasy sage et classique de Tokien et ses copilleurs, Vance a réussi à sortir son épingle du jeu. Le style plein d’humour fonctionne le plus souvent et détonne avec le genre. Lyonesse offre suffisamment d’éléments distinctifs pour avoir sa place (méritée) sur les étalages de librairie plus de vingt ans après sa parution.