Le cahier bleu
de James A. Levine

critiqué par CC.RIDER, le 25 mai 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
L'horreur de la prostitution enfantine en Inde
Batuk est une petite fille d'à peine neuf ans que son père, un pauvre paysan du Madya Pradesh en Inde, emmène un jour à Bombay pour la vendre à une tenancière de maison close sur Common Street à Bombay. Initiée par un viol particulièrement répugnant, elle est jetée en pâture aux désirs pervers de notables ou de policiers pédophiles dont l'un la blesse sauvagement avec sa matraque. Un jour, elle parvient à récupérer un crayon et un cahier ce qui lui permet de coucher par écrit ses aventures. En effet, elle n'est pas au bout de ses peines car elle est d'abord revendue à la mafia qui la place dans un gigantesque bordel pour enfants perdus et finalement rachetée par un milliardaire qui l'offre comme cadeau à son fils qui va se révéler être vicieux, sadique et éjaculateur précoce. Comment Batuk parviendra-t-elle à échapper à un tel cauchemar ?
Un premier roman dérangeant, puissant et engagé contre la prostitution des enfants en Inde. Ceux-ci seraient environ un million deux cent mille dans son cas, vivant dans des conditions lamentables, affamés, battus, porteurs de maladies et pouvant être assassinés à tout moment. Ce récit bouleversant prend aux tripes d'autant plus que la petite fille qui raconte son histoire à la première personne, emploie un langage codé (« les adultes, dit-elle, viennent dans son nid pour y faire du pain au lait ») et use de pas mal de tournures poétiques ou naïvement enfantines. Elle s'invente même des héros fantastiques qui doivent venir la libérer un jour... Martyrisée, détruite physiquement et souillée en permanence, cette enfant garde toute sa fraîcheur d'âme. Dur, mais beau. Si vous avez aimé « Slumdog millionnaire », vous ne pourrez qu'apprécier « Le cahier bleu » !