Femmes blafardes
de Pierre Siniac

critiqué par Chene, le 23 mai 2010
(Tours - 54 ans)


La note:  étoiles
Une atmosphère particulière, sombre et étrange comme un film de Chabrol
Une affaire qui se déroule dans une petite ville de province sans histoires et dont on ne parle jamais, avec des notables bien comme il faut qui tiennent la ville.
Tous les jeudis, une femme est retrouvée étranglée. Dans cette petite ville un tueur fou sévit ? L’homme qui va découvrir la vérité n’est pas un héros ou un homme extraordinaire mais un flic en bout de course qui se retrouve par hasard bloqué quelques jours dans cette ville sans intérêt à cause de son véhicule en panne.
Pierre Siniac (qui est décédé en 2002 dans l’indifférence générale) nous plonge avec « Femmes Blafardes » dans une ambiance qu’il affectionnait : désabusée avec des personnages sans grandeur, paumés et légèrement lâches. Un certain côté vil de l’être humain. Un polar noir à la française.
siniaque mécanique 10 étoiles

Un Siniac, siniaque à souhait, avec cet humour anarchisant, revenu de tout et ne croyant en rien, qui fit les beaux jours des années 1970 sous la plume des trois mousquetaires du "polar à la française" : Jean Vautrin, Jean-Patrick Manchette et Pierre Siniac. Séverin Chanfier, ex-flic devenu détective privé à la suite d’une bavure et d’une mauvaise, très mauvaise réputation d’obsédé sexuel, va se trouver coincé par le plus grand des hasards dans une petite ville du Maine-et-Loire où il va assister à une suite de crimes ayant tous lieu le jeudi soir. La suite est inracontable, l’imagination débridée de l’auteur nous entraînant sans pitié dans le maelström qui va précipiter la ruine de cette bourgade jadis si tranquille. Une atmosphère digne des "Pieds nickelés" pour une analyse sans fards d’une micro-société fermée sur elle-même, où pauvres et nantis sont pris dans une mécanique implacable, jusqu’au grain de sable qui va faire tout s’écrouler…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 25 mai 2024