Les 21 jours d'un neurasthénique
de Octave Mirbeau

critiqué par Aliénor, le 20 mai 2010
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Curiosité
« Oh ! cher ami, n’allez jamais dans la montagne. C’est la mort, parce que c’est l’arrêt subit de toute vie cérébrale. Je ne sais pas si j’en reviens guéri. Ce que je sais, c’est que j’en reviens gâteux ».
Tels sont les mots adressés par Octave Mirbeau à Rodin en 1897, à son retour de Luchon où il venait de suivre un traitement (et repris en ouverture de la préface d’Arnaud Vareille).

Ce séjour lui donna pourtant l’idée d’un roman, intitulé les 21 jours d’un neurasthénique, titre qui fait référence à une maladie alors très en vogue.
Baptisée X dans le livre, la ville thermale des Pyrénées où se situe l’action semble être le pôle d’attraction d’hommes et de femmes tous étranges et inquiétants.
L’ennui qu’éprouve Mirbeau au milieu de ces montagnes, qui sont à ses yeux l’incarnation de la mort, lui fait tremper sa plume dans le vitriol. Et les différents chapitres qui composent cet ouvrage, chacun relatant une anecdote relative à un curiste, sont tous insolites, féroces, voire effrayants.
Cette galerie de portraits d’une humanité assez odieuse ne fait en réalité pas toujours rire, et les différentes histoires n’ont pas toutes la même intensité dramatique. Cela donne un récit quelque peu décousu, sans suite logique. Un assemblage hétéroclite de textes plutôt impitoyables envers une bourgeoisie que Mirbeau égratigne allègrement. Je qualifierais ce texte de curiosité à découvrir, à lire pour ainsi dire comme un pamphlet comique.