Porterhouse ou La vie de collège
de Tom Sharpe

critiqué par CC.RIDER, le 19 mai 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Tom Sharpe au summum de sa forme
A Cambridge, Porterhouse est un collège huppé qui n'a rien changé à ses traditions ancestrales jusqu'au jour où est nommé un nouveau directeur, sir Godber Evans, qui est déterminé à moderniser coûte que coûte la vieille institution où il fut élève lui-même. C'est un homme politique médiocre qui a une revanche à prendre sur la vie. Mais il ne soupçonne pas le délabrement économique et moral de la vieille institution. A court de ressources, alors que les élèves sont riches et l'établissement pauvre suite à des gestions calamiteuses de ses prédécesseurs, les Confrères en sont arrivés à accepter les pires cancres et à monnayer les diplômes. Godber se heurte bien entendu à toute la communauté éducative d'autant plus qu'une de ses premières décisions est de licencier Marmiton, l'emblématique portier qui a 45 ans de bons et loyaux services. Et quand la télévision et la presse se mêlent de l'affaire, la catastrophe n'est plus très loin.
Dans ce livre, Tom Sharpe est au summum de sa forme. Tout y est : l'humour anglais ravageur, la caricature intelligente, les situations cocasses et la charge contre un enseignement obsolète, sclérosé et une gestion entachée de pratiques malhonnêtes. Mais le caricaturiste ne veut pas se retrouver cantonné dans le rôle du moraliste manichéen ou du donneur de leçons. Avec lui, tout est paradoxal et meilleurs initiatives partent à vau-l'eau. Avec ses grands principes, notre chevalier blanc déclenche une série de catastrophes et le vieux serviteur réac devient le chouchou des médias et des gauchistes ! Sans oublier l'histoire délirante d'un étudiant amoureux essayant de se débarrasser de façon fort peu conventionnelle d'une quantité industrielle de préservatifs , un grand moment de délire. Excellent.
L'éducation anglaise 6 étoiles

Etalant les ridicules sournoiseries et autres coups bas dignes de risibles politiques politiciennes qu'il mêle à des catastrophes effarantes (par exemple comment démolir l’entière façade d'un immeuble armé de préservatifs...) Tom Sharpe nous embarque dans une aventure où la lutte des classes prend des allures ahurissantes.

Une caricature au vitriol, certes pas aussi drôle que le second tome ("Panique à Porterhouse") mais qui n'en demeure pas moins une excellente satire sociale.

Oburoni - Waltham Cross - 41 ans - 1 octobre 2011