Le Monde, le lézard et moi
de Gil Courtemanche

critiqué par Annemarieg, le 15 mai 2010
(Montréal, Quebec - 55 ans)


La note:  étoiles
Sentiments aseptisés
Claude, un juriste de la Cour pénal internationale travaille durant 3 ans à colliger la preuve contre un chef de guerre congolais. Un vice de procédure survient et le prétendu criminel est libéré. Le juriste démissionne afin de traquer l’homme.

Le sujet est intéressant, mais Claude est un homme coupé de ses sentiments. Je ne me souviens pas d’avoir lui un livre si froid et exempt d'émotion.
Si vous êtes un lecteur attiré par le côté technique d’un procès vous pourrez retirer de cette lecture un certain plaisir. L’impression générale est celle d’assister à la description d’une autopsie.
Au coeur d'enjeux internationaux 7 étoiles

Dans ce roman de Gil Courtemanche, les questions universelles abordées à la cour Pénale Internationale conditionnent la vie du héros narrateur. C'est essentiellement la tension entre ses idéaux universels et les exigences d'une vie personnelle qui constitue la trame du roman. Après un engagement total envers son rôle auprès de la cour, la désillusion laisse de la place pour une prise de conscience d'une vie intime de plus en plus significative. Car la question à laquelle il doit répondre est celle du sens à donner à sa vie: est-il passé à côté de sa vie en ne vivant que pour sa mission à la Cour? Est-il possible d'intervenir de façon positive avec sa seule bonne volonté dans des problèmes aussi complexes?

L'impression finale qu'il nous reste en est peut-être une d'impuissance personnelle face aux enjeux internationaux. Alors que le fils tente d'intervenir personnellement, son père n'aurait fait que discourir en n'ayant qu'une vie très conventionnelle. Mais le résultat n'est peut-être pas plus satisfaisant.

Angreval - Brossard - 78 ans - 20 mars 2014