L'avocat indien
de James Welch

critiqué par Vieil, le 14 mai 2010
(Nantes - 92 ans)


La note:  étoiles
Une belle image d'Indien.
Il existe encore des gens intelligents, naïfs, plein de bons sentiments et qui réussissent. Sylvester Yellow Calf fait partie de ceux-ci. Brillant avocat du Montana, aimé voire adulé des femmes, jalousé –un peu- par ses amis, il ambitionne de surcroit une carrière politique, « occasion de donner », d’aider son peuple qui est toujours « resté debout derrière la porte à attendre qu’elle se rouvre. » C’est justement cette volonté farouche qui va le pousser à accepter des compromissions qui vont cependant le mettre mal à l’aise. Et puis être un homme, même public, c’est aussi avoir des faiblesses, si on peut appeler ainsi les besoins inhérents à la nature humaine.

Mais un petit détenu à qui il a refusé la liberté conditionnelle, Jack Harwood, intelligent lui aussi mais haineux vis-à-vis des Indiens, va être à l’origine du premier véritable écueil rencontré par Sylvester et l'obliger à envisager une autre voie.

La force du livre réside dans la proximité de caractère de deux hommes aussi éloignés dans l’échelle sociale. Et si le destin prend des chemins qu’aucun des deux n’avaient prévus, il est surtout le résultat d’une société où l’image prime sur le mérite.