Je n'ai pas dansé depuis longtemps
de Hugo Boris

critiqué par Ddh, le 13 mai 2010
(Mouscron - 83 ans)


La note:  étoiles
400 jours dans l'espace
Il faut atteindre la dernière ligne du roman pour comprendre ce titre. Tout le roman se développe, en effet, dans une capsule spatiale ! Loin d’une salle de bal ou d’une boîte de nuit…
Yvan est cosmonaute à Baïkonour. Il nous décrit son voyage dans l’espace qui lui permet de battre le record de durée avec ses 400 jours en apesanteur sur orbite. Plus d’un an d’une vie dans des conditions spéciales, extraordinaires et tout est remis en question : son physique qui évolue, son mental qui devient excessif avec des coups de folie, de dépression, d’altruisme, d’individualisme exacerbé mais aussi d’altruisme forcé dans la promiscuité de la capsule spatiale. On se met à sympathiser avec tous les acteurs de cette aventure et il se dégage de l’ensemble une belle leçon de profonde humanité.
400 jours dans l’espace et près de 400 pages de lecture. Un challenge d’autant plus exaltant que le lecteur ne s’ennuie pas : il se retrouve dans cette navette, se familiarise avec les quelques termes techniques réels ou sortis de l’imagination de l’auteur et côtoie le quotidien vécu par ces héros de l’espace en dichotomie avec l’évolution politique de l’URSS qui devient Russie.
ASTRONAUTES? NON, COSMONAUTES! 10 étoiles

L’action se déroule dans le milieu des astronautes, ou plutôt devrais-je dire des cosmonautes, puisque nous suivons les aventures d’Ivan, qui en 1991, décolle de Baïkonour, avec deux autres cosmonautes, pour rejoindre la station spatiale Mir.
Ivan, même s’il cherche à se le cacher à lui-même, est avant tout un cobaye, il a été choisi pour ses qualités de scientifique et doit battre le record de l’humain qui restera le plus longtemps en orbite (plus de 400 jours), le tout en menant des expériences scientifiques sur le reste de l’équipage et sur lui-même.

Nous suivons donc Ivan d’abord dans les quelques jours qui précédent le décollage, avec ses doutes, ses angoisses, ses questions qui restent sans réponse, mais aussi avec sa femme et ses deux enfants… Puis son arrivée dans la station spatiale, où il se heurte d’ailleurs bien vite à l’hostilité de ses compagnons de voyage… et oui il n’est pas vraiment un cosmonaute, mais un scientifique…
Très vite apparaissent les premiers signes de fatigue mentale et surtout physique dus à l’apesanteur, les lèvres et le visage boursouflés, le sang qui ne circule pas correctement, la perte du goût et de l’odorat…

J’ignore où Hugo BORIS s'est documenté et à trouvé autant d’informations sur la vie dans l’espace, et dans la station spatiale Mir en particulier, mais je n’ai qu’un mot à dire : Bravo! Les détails et le réalisme de la situation sont d’une précision incroyable, on apprend des choses à toutes les pages, les détails même techniques se glissent très bien dans le récit, et on a enfin des réponses à toutes les questions que l’on s’est toujours posé sur la vie dans l’espace.
Mieux, on vit, on survit, on sourit, avec les cosmonautes enfermés dans leur minuscule boîte qui file à des vitesses incroyables dans l’espace, quand p.ex. ils se précipitent vers la navette de ravitaillement, pour sentir, humer l’odeur de l’air de la terre que celle-ci libère à l’ouverture de la porte…

Après «Le baiser dans la nuque » et « La délégation Norvégienne » voici donc le troisième roman d’Hugo BORIS, et on se demande où il va chercher toutes ces idées, et où s’arrêtera t-il ? En effet ce roman n’a absolument rien à voir avec les deux précédents et nous fait découvrir une toute autre histoire.
Il me faut aussi absolument parler de la très belle, très riche, et parfois très technique, mais toujours si admirable écriture de l’auteur. On est soufflé, littéralement blasté par son style, si unique, si riche, si singulier, si évocateur, si beau, si juste, si doux, si descriptif… Il n’y qu’à lire la très belle scène d’amour très «hot» vers la fin du roman pour s’en convaincre !...

Rien à redire, Hugo BORIS est un grand, un très grand écrivain et il serait grand temps de s’en apercevoir… Quand à ce livre je n’ai qu’un mot à dire… à lire, à lire et à lire !...

A noter que cet ouvrage a reçu le prix littéraire Amerigo Vespucci 2010.

Septularisen - - - ans - 30 août 2011


A l'étroit dans l'espace 8 étoiles

Après la délégation norvégienne, Hugo Boris démontre une nouvelle fois qu'il sait parfaitement décrire une ambiance et installer son lecteur dans une atmosphère oppressante, parfois aux limites de l'angoisse.
Si le début de la lecture fut pour moi un peu difficile, noyée que j'étais par le trop plein d'informations techniques et les termes consacrés utilisés par les cosmonautes, j'ai adoré la façon dont l'auteur décrit les dommages, physiques et psychiques, que cause l'apesanteur sur le personnage central, Ivan.
Pour ceux qui fantasment sur les voyages dans l'espace, c'est un livre à ne pas rater, et pour les autres, c'est tout de même un bon moment.

Lu7 - Amiens - 38 ans - 23 août 2010