Le Monde enfin : Récits d'une fin du monde annoncée
de Jean-Pierre Andrevon

critiqué par CC.RIDER, le 6 mai 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un monde presque vide d'humains...
Dans un futur assez proche, la terre s'est pratiquement débarrassée de 99,99% de l'humanité à cause d'un prion particulièrement virulent qui fait mourir ses victimes dans d'atroces souffrances. La nature finit par reprendre ses droits. Les rats prolifèrent dans les villes. Les animaux des zoos se reproduisent et quelques rares humains, tous très vieux errent ou se terrent sans espoir de descendance. Car à la pandémie se surajoute la stérilité qui frappe la quasi totalité des rares survivantes. Dans le sud de la France, on suit une femme qui cherche désespérément un mâle en état de procréer et qui finit par le trouver, un vieil homme qui parcourt la France sur son cheval et surtout un officier français, placé pendant des années en sommeil artificiel avec les membres de son équipage, qui finit par sortir d'une réalité virtuelle pour s'apercevoir que le projet initial de fuite dans les étoiles a échoué et que la terre ne répond plus. Il ne lui reste plus qu'à redescendre au sol. Qu'y trouvera-t-il ?
Jean-Pierre Andrevon nous offre avec ce livre une vision post-apocalyptique terrifiante et malheureusement parfois tristement vraisemblable. Rien ne nous est épargné : ni la crasse, ni la misère, ni les combats contre des hordes de rats, ni les bêtes sauvages qui rôdent partout. On voit qu'on a affaire à un auteur passionné par l'écologie, la botanique et la vie des animaux auxquels il consacre de très longs passages. Ce terrible monde à venir est méticuleusement décrit (parfois un peu trop). Les personnages sont assez touchants dans leurs efforts pathétiques pour tenter de survivre dans toute cette horreur. Ce roman, bâti de manière chorale, et sur une succession de nouvelles reliées les unes aux autres fait passer d'un personnage à un autre et d'une époque à une autre sur environ un demi-siècle. Il pose intelligemment le problème du devenir de l'humanité sans (trop) tomber dans l'idéologie, mais sans jamais vraiment atteindre l'intensité dramatique qu'on pourrait attendre d'un chef d'oeuvre.
enfin... 8 étoiles

Un récit de fin du monde de plus serait-on tenté de dire. Oui, bien sûr; le sujet n'est pas neuf et il a été moult fois traité dans la SF. Il fallait donc un certain cran à Jean-Pierre Andrevon pour relever ce défi. On peut dire qu'il s'en tire plutôt bien. En près de 500 pages nous assistons à la fin du Monde tel que nous le connaissons, mais pas ici d'Apocalypse nucléaire, d'invasion extraterrestre, de cataclysme à grand spectacle, non, un microscopique prion mutant de diverses maladies (Ebola, SRAS et j'en passe) qui en quelques jours va éradiquer de la planète la quasi intégralité de la population mondiale. Dès lors plantes et animaux reprennent leurs droits sur la planète (redevenue) bleue et les quelques survivants devront s'adapter pour survivre. Je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir ce beau roman à la construction très originale

Patman - Paris - 62 ans - 29 mars 2011