Le chant des plaines
de Kent Haruf

critiqué par Darius, le 3 mars 2002
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Colorado, USA
Il rédige, tel un élève appliqué. Chacun de ses chapitres concerne un personnage et la progression de son histoire se poursuivra au prochain chapitre qui lui sera consacré..
Dans ses descriptions, il procédera un peu à la manière de la cinéaste Chantal Ackerman où dans un de ses films, on peut voir tous les gestes très posés de Delphine Seyrig qui prépare du café.
Il nous décrira toutes les étapes d’une consultation gynécologique d'une lycéenne enceinte avec tous les gestes et tous les instruments utilisés par le praticien (j'ai un seul regret : que tous les médecins ne soient pas aussi bons que celui du livre), une mise à bas difficile de veaux dans une ferme avec toutes les actions à entreprendre.
On sent que l'auteur s’est documenté sur le sujet ou alors il sait de quoi il parle.
Ce livre a, parait-il, connu un immense succès aux Etats-Unis.
Ce n’est certes pas de la grande littérature, mais c’est un livre plaisant à découvrir, qui se lit d’une traite (318 pages..) et qui raconte la vie des personnages bousculés par les drames du quotidien : séparation de couples, grossesse d’une adolescente, vieux fermiers célibataires, représailles contre un professeur, garçonnets vendeurs de journaux.. L'époque n’y est pas mentionnée. On sait que la voiture et la télé existent, mais j'imagine que cette histoire doit se dérouler à une époque moins dangereuse que celle dans laquelle nous vivons actuellement...
Blessures de vie 6 étoiles

Il y a la poussière des chemins que soulèvent les voitures, le vent froid et cinglant que les parois des bâtisses en bois parviennent à peine à arrêter et au dessus de tout cela règne un ciel aux couleurs changeantes.

Guthrie espère que sa femme réussira à surmonter sa dépression nerveuse. Leurs deux fils affrontent cette épreuve avec beaucoup de courage. Très unis, ils font toujours face ensemble à chaque événement qui secouent leur vie. Victoria est jetée dehors par sa mère qui n'accepte pas sa grossesse. Elle trouve refuge auprès de Maggie, un professeur de son lycée. Les deux frères McPheron travaillent dur sur leur exploitation, jamais mariés ils ont appris très tôt à ne pas revendiquer l'impossible, tout en étant toujours prêts à donner ce qu'ils leur étaient possible de céder aux autres.

Chacun des personnages tente tant bien que mal d'inscrire son existence dans le courant du temps qui passe. Ici certains sont perdus, là ils pourront peut être se retrouver. Pour cela il faudra beaucoup de patience et d'amour.

Ce roman ressemble à une longue complainte à laquelle on s'intéresse vivement dès le début, pour s'en désintéresser tout doucement au fil des chapitres très courts qui finissent par produire un récit somme toute très plat, malgré quelques beaux passages.

Heyrike - Eure - 56 ans - 4 septembre 2006