Saladin : Chevalier de l'islam
de Gerald Messadié

critiqué par Romur, le 28 avril 2010
(Viroflay - 50 ans)


La note:  étoiles
Une légende revisitée
Comme tout auteur de biographie, Gerald Messadie commence par expliquer que tous ceux qui ont traité du sujet avant lui ont eu une vision biaisée et inexacte et il prétend dévoiler une vérité historique que ses prédécesseurs n'ont pas su ou pas voulu établir.

Derrière l'image grandiose de l'unificateur du Proche Orient musulman et du conquérant de Jérusalem, Messadié rappelle que Saladin a au final beaucoup plus combattu les musulmans que les francs (unification oblige), que la bataille de Hattin et la prise de Jérusalem qui ont fait la gloire de Saladin sont des éléments spectaculaires mais isolés dans une succession de défaites et sièges infructueux, que les francs n'ont jamais perdu le contrôle de la côte ce qui leur a permis de contre-attaquer et que Saladin était un très mauvais administrateur toujours à court d'argent qui n'a pas su structurer les territoires qu'il avait conquis : son oeuvre unificatrice ne lui survivra pas longtemps.

Dans un style plaisant et parfois ironique il nous convie donc à un voyage historique édifiant et instructif, s'appliquant à souligner un certain nombre d'éléments biographiques souvent négligés.
Là où son travail présente une faiblesse majeure, c'est qu'il ne s'interroge pas sur les ressorts qui ont tout de même permis à un personnage d'extraction moyenne, en dépit de défauts avérés, d'unifier pour quelques années le monde musulman de l'Égypte à l'Irak actuels, surmontant par l'intrigue et l'intimidation ce que les armes ne lui permettaient pas toujours d'obtenir.