Une mauvaise maire
de Jacques Jouet

critiqué par CC.RIDER, le 21 avril 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Madame le Maire et son clochard
Marie Basmati, maire communiste de La Chapelle, petite ville de la banlieue sud de la région parisienne (Viry-Chatillon, ville natale de l'auteur ?), est une quinqua dynamique qui commence toutes ses journées par un jogging et se dévoue pour sa commune jusqu'à pas d'heure. Son mari, retraité de l'Education Nationale, s'occupe d'ONG caritatives à un niveau qui lui permet de voyager aux quatre coins du globe. Un jour, Marie fait la connaissance d'un certain Masmaïl, sorte de SDF qui dort dans le parc municipal et refuse d'être aidé. Au fil des rencontres, Madame le Maire se rapprochera de plus en plus du romantique clochard jusqu'à ce qu'un scandale vienne perturber leurs amours.
Roman qui se veut social et sentimental. Une description par le petit bout de la lorgnette de la vie quotidienne dans une mairie de gauche avec sa suite d'affaires courantes sans grande importance, de petites misères et de situations cocasses ou ridicules. Le ton est si froid et si détaché que le lecteur peine à s'intéresser à cette femme assez caricaturale entouré d'ectoplasmes à peine esquissés. L'intrigue est d'une banalité à pleurer, les personnages sans consistance et le cadre digne d'un décor de théâtre d'ombres. Rien de crédible, rien de vivant, rien de prenant dans ce texte écrit par le prolifique Jacques Jouet, célèbre pour son appartenance à l'Oulipo, cercle formé autour de G. Pérec et dernier avatar du surréalisme, du dadaïsme et de l'hermétisme. Ceci expliquant peut-être cela... Heureusement pour le lecteur, cette œuvrette insipide a le mérite d'être courte (125 pages).
Une mauvaise maire qu'on aime. 9 étoiles

La beauté d'Une mauvaise mère est discrète. Pas d'esbroufes, ni stylistiques ni de contenu, dans ce court récit de Jacques Jouet. Un ton quasi documentaire, un personnage principal suivi de près mais toujours perçu de l'extérieur. Pourtant on s'y attache, à cette "mauvaise maire" ; on se surprend presque à en tomber amoureux. On est loin des conventions du roman (le contenu d'ailleurs est terrible de banale réalité), et en même tout est dans un ton méticuleusement tenu, au cordeau. Une belle réussite.

Feint - - 61 ans - 24 avril 2010