Ce que j'étais
de Meg Rosoff

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 7 avril 2010
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Le mystérieux Finn
Le narrateur de ce roman est un garçon de seize ans, un jeune homme intelligent mais paresseux, à la recherche de son identité comme tous les adolescents de cet âge. Lorsqu’il est envoyé dans un collège britannique de seconde classe, ses escapades pour fuir momentanément son environnement austère l’amène à découvrir, près de la côte, un garçon de son âge vivant en ermite dans une cabane de pêcheur.

Au fil de ses visites, il nourrit sa fascination pour cet ‘ami’ mystérieux prénommé Finn, un garçon plus beau que lui et certainement plus débrouillard.

Bien que le résumé laisse présager qu’il est question d’homosexualité latente, ce n’est pas le cas. La sexualité est évacuée de cette histoire d’amitié non conventionnelle. La première moitié fonctionne dans son but d’intriguer le lecteur, par la suite les revirements absurdes font en sorte que le roman frise le ridicule.

Rosoff a obtenu de nombreux prix de littérature jeunesse pour ses deux premiers romans. Dans ce troisième opus, tout est maladroit ou forcé afin d’en arriver à cette révélation choc - qui n’apporte pourtant rien de plus à l’histoire. Par exemple, le personnage de Finn ne participe presque jamais aux conversations. Une manière complaisante de voiler son secret.

L’auteure n’arrive pas à se glisser dans la peau d’un adolescent de seize ans. Les élucubrations émotives sont celles d’une femme et non d’un jeune mâle. Au final, il s’agit d’un fouillis sous des allures de roman initiatique. Le public cible – les ados – seront probablement plutôt confus que conquis.