Les chasseurs, tome 1 : Sanglornis prima
de Didier Quesne

critiqué par Incertitudes, le 7 avril 2010
( - 40 ans)


La note:  étoiles
Une vision pessimiste de notre société
Des chercheurs décident de donner naissance à des sangliers transgéniques, les sanglornis, à partir d'un croisement entre deux ADN dont le sanglier et l'ornithorynque. Pourquoi ? Pour leurs fourrures, douce et soyeuse. Là ou cela se corse, c'est que ces sangliers sont en fait des supers-sangliers. Rapides, costauds, extrêmement intelligents, ils ont le don de télépathie.
Un organisme terroriste hostile aux projets décident d'ouvrir les cages et ce sont 57 sanglornis qui s'évanouissent dans la nature.

Ce livre m'a beaucoup fait penser à des films comme Aliens ou Prédator en raison de l'intelligence et de la cruauté de ces fauves qui font passer les pires lions d'Afrique pour des chatons. Je songe également à Mad Max pour le côté dévasté du monde. Car les sanglornis s'attaquent aux humains pour les manger et dévastent tout sur leur passage infestant petit à petit la France mais aussi les pays voisins (Allemagne, Italie, Suisse) et même les Etats-Unis puisque ils peuvent nager et vivre sous l'eau.
Ils s'avèrent quasiment impossible à tuer car étant télépathes, ils peuvent se prévenir les uns les autres d'un danger imminent. Surtout, ils peuvent lire les pensées des humains et donc prévoir leurs actions. A chaque fois, ils ont un coup d'avance.

Mais ce qui fait peut-être le plus froid dans le dos, c'est la réaction des pouvoirs publics qui ne prennent pas la menace au sérieux...au début tout au moins. Ce qui est le plus grave car c'était avant qu'ils ne se reproduisent et ne s'étendent qu'il était possible de les éradiquer. Par la suite, les forces policières étant mobilisées et débordées par les anarchistes, les pillards et tout le reste, on a quand même clairement l'impression que si une telle catastrophe venait à se produire aujourd'hui, l'Etat réagirait exactement pareil.

Au final, un livre très prenant même si les scènes de carnage viennent un peu à se répéter. L'issue impose aux humains une autre façon de vivre puisqu'ils passent d'éternels prédateurs au rang de proies. Difficile de décrocher avant la fin même si on sent très vite le désespoir gagner les personnages et le lecteur.