Qui a peur des jeux vidéo ?
de Isabelle Gravillon, Serge Tisseron

critiqué par Incertitudes, le 5 avril 2010
( - 40 ans)


La note:  étoiles
Un phénomène d'actualité
Une récente chronique sur les jeux vidéos à Télématin a vu un journaliste pour parler de MMORPG qui désigne un jeu de rôle en ligne utiliser le terme "MEUPORG". Cette erreur est en train de créer un mini-buzz sur Internet. Il est surtout symptomatique de la méconnaissance des médias de ce support.

Pour répondre à la question que pose le titre du livre : Qui a peur des jeux vidéos ? Bah tout le monde, j'ai envie de dire. En tout cas, tous ceux qui ne jouent pas. Comme l'auteur le dit à un passage, nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas. Et ceci est valable pour plein d'autres domaines.

2 reproches que je ferai tout de même. On ne sait rien de l'auteur. Moi, j'aime bien avoir quelques infos surtout si je ne le connais pas forcément. Or, rien dans le livre. Pas la moindre petite biographie. En cherchant sur la toile, et puis on le devine, il est psychologue et psychiatre. Point intéressant et qui renforce sa crédibilité, il a participé à une étude sous le gouvernement Jospin entre 1997 et 2000 sur les effets des images violentes envers les enfants de 11 à 13 ans.
Second grief, ce n'est pas lui qui a écrit le livre. Certes sur la couverture, il est bien précisé "Serge Tisseron AVEC la collaboration d'Isabelle Gravillon". Oui, mais il avoue à la fin n'avoir rédigé de sa main que la préface et la conclusion. Un peu léger. Autre chose, sur sa biographie, visible sur Wikipédia, il annonce sur son blog être directeur de recherche à Paris X. Seulement, il ne fait pas partie du personnel de cette université.

Le livre, qui se pose du côté des joueurs, invite les parents à établir des règles claires dès le départ pour ne pas être submergé par la suite. Il insiste aussi sur le dialogue et le partage qui doit s'instaurer entre les parents et le joueur. Surtout, il tord le coup aux clichés que nous assènent de temps à autres les journaux télévisés. Non, les jeux vidéos ne rendent pas violents. Les tragédies, visibles aux Etats-Unis notamment, ne sont pas dues au fait que ces jeunes étaient passionnés de jeux de tir. Il se trouve que ces ados étaient en rupture familiale et accros aux armes à feu.

Donc non, les jeux vidéos utilisés à bon escient ne sont pas dangereux. Ils développent l'adresse, l'habileté, les réflexes, l'esprit d'équipe. Ce qui peut être utile plus tard dans la vie professionnelle. Ils sont aussi un moyen d'évasion, bien utile dans cette période difficile qu'est l'adolescence.