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de Luiz Alfredo Garcia-Roza

critiqué par Lascavia, le 2 avril 2010
( - - ans)


La note:  étoiles
Décevant
Si l’on s’en tient au résumé, ce Polar brésilien est doté de tous les ingrédients indispensables au genre :
« Fraîchement promu commissaire, le flegmatique inspecteur Espinosa se transforme en homme d’action. Le voici, dans cette nouvelle enquête, tiraillé entre les enfants perdus qui hantent les nuits et les rues de Copacabana, la sulfureuse Flor et des collègues corrompus.
Rio. Extérieur. Nuit. Un gamin des rues, qui dort sur le trottoir dans une boîte en carton, est réveillé par le tapage d’un couple éméché. Un portefeuille qui glisse d’une poche est aussitôt intercepté par un individu que le gamin prend en filature.
Rio. Intérieur. Jour. Vieira, un policier à la retraite, se débat dans les brumes d’une amnésie éthylique quand le téléphone sonne. La voix d’un ex-collègue résonne à l’autre bout du fil : une prostituée à qui il assurait sa protection en échange de ses bons offices a été retrouvée morte. Vieira a perdu son portefeuille et c’est sa ceinture qu’il reconnaît bientôt autour des jambes du cadavre ».

A la lecture…pourtant, on déchante puis on soupire très souvent.
Les cadavres tombent comme des mouches autour d’un commissaire beau gosse et d’une intégrité trop admirable (Espinosa) ; un second commissaire (Viera), retraité, gros, alcoolique et moche, est forcément soupçonné de n’être pas très –clean- ; un gamin des rue finira occis sans qu’on comprenne clairement pourquoi ; une romance fleur-bleue flotte naïvement sur le beau commissaire et une artiste peintre à la plastique de top modèle. Bref… c’est à la sauce brésilienne : des très bons et des trop méchants, des trop moches et des très beaux... Le règne de la caricature.

Trois cents longues, longues, très longues pages imprimées en mini-caractères sur des lignes bien serrées, où malheureusement aussi, l’auteur estime nécessaire de rappeler toutes les dix pages (j’exagère, mais si peu..), via les interrogations déroutées du commissaire-beau-gosse, la précarité des indices qu’il ne parvient pas à articuler entre eux et l’absence de relation entre les crimes qui se multiplient comme des petits pains…On se demande alors pourquoi, car le lecteur, lui, devine assez rapidement sur qui on peut pointer un doigt accusateur.

Fatalement, l’effet délayage agace, les répétitions fatiguent, et l’on trépigne : c’est long, ça traine, ça tourne en rond. Il faudra attendre les cinquante dernières pages des trois cents du bouquin avant de n’avoir plus tout à fait envie de le fermer pour de bon.
Autre faiblesse : le style est plutôt décevant, voire maladroit. Bonne fille et fidèle à mes attachements brésiliens, j’ai placé ces carences sur le compte d’une traduction approximative. Enfin, peut-être…

Un point positif tout de même : si l’on connaît la très belle ville de Rio de Janeiro, l’esprit et la culture des cariocas, on trouvera ici une exacte description des lieux, des ambiances, des comportements, notamment ceux qui échappent aux touristes. On pourra alors, au moins, sentir vibrer la « saudade do Brasil ». C’est toujours ça.
copacabana 10 étoiles

Un couple sort d'un restaurant chic, la femme est belle, l'homme est passablement éméché et perd son portefeuille, qui va atterrir sous le nez d'un gosse des rues. S'ensuit une série de crimes, qui vont conduire le commissaire Espinosa sur la piste d'une sale affaire de ripoux, où le hasard va finir par devenir le protagoniste principal. Au hasard de l'enquête, donc, on va côtoyer la faune nocturne de Copacana, qui déambule à la recherche de quoi survivre, au nez et à la barbe de policiers bien plus occupés par leurs petits trafics que par la protection des citoyens. Dépaysement? Voire... En tout cas un sacré bon moment de lecture pour qui ne recherche pas la construction rigide des bonnes vieilles énigmes policières à la Agatha Christie. Un peu foutraque mais terriblement attachant ce commissaire Espinosa, plus à l'aise au lit que dans la recherche des assassins, mais ne vous inquiétez pas, il finit toujours par gagner...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 11 décembre 2011