Montserrat
de Emmanuel Roblès

critiqué par Megh, le 20 mars 2010
( - 30 ans)


La note:  étoiles
Une histoire pouvant être attachée à n'importe quel moment de l'Histoire.
J'ai lu ce livre il y a deux ans maintenant, mais je me souviens à peu près de l'histoire, je me rappelle également que je l'avais lu la veille avant de rendre le compte-rendu. J'ai été tellement surprise et choquée par ce livre que la rédaction ne m'a pas pris longtemps, tellement j'étais emportée par l'engouement que m'avait procuré ce livre. Il vaut vraiment le détour. L'histoire est poignante, terrible et magnifiquement mise en scène. La pièce se passe au Venezuela, dans un contexte révolutionnaire, mais l'on pourrait attribuer cette histoire n'importe quand. A lire absolument.
Huis-clos... 10 étoiles

« Montserrat » une pièce en trois actes qui sera donnée pour la première fois le 23 avril 1948 au Théâtre Montparnasse à Paris, et, simultanément au Théâtre du Colisée à Alger ; et depuis, elle n'a jamais cessé d'être jouée dans le monde ; traduite et adaptée en plus de vingt langues.

Mais parlons du contexte historique … Nous sommes en Juillet 1812 dans un Venezuela en proie à la révolution.
Miranda, le chef des insurgés est battu et capturé, mais son lieutenant, Simon Bolivar a réussi à fuir. Forts de leur occupation des trois quarts du pays les Espagnols comptent bien mettre la main sur le fuyard, mais les recherches s'éternisent sans succès, et la répression et les exactions se multiplient.
Montserrat, un officier espagnol, prend le parti des révolutionnaires vénézuéliens, horrifié par les traitements que font subir ses compatriotes aux autochtones. Il prévient Bolivar qui échappe une fois de plus à l'occupant. Montserrat est arrêté et emprisonné, avec six otages qui seront condamnés à mourir s'il ne révèle pas où se cache le fuyard.

Toute la pièce se déroule dans une sorte de huis-clos entre les murs épais de la capitainerie de Valencia. On découvre un Montserrat en proie à une cruelle alternative : parler et condamner la révolution… se taire et condamner six innocents…
Présentée en 1948, alors que l'Europe et le monde se relèvent à peine de la seconde guerre mondiale « Montserrat » est une pièce forte qui ne peut laisser indifférent… Même Camus le signale dans la revue « Combat », tout en notant n'être pas dupe : « … Roblès n'a abusé personne. Ce n'est pas aux Amériques que « Montserrat » se passe, mais quelque part en Mauritanie, entre les deux déserts du sable et de la mer ».

Un texte remarquable, et désormais classique, que l'on peut associer sans peine à certaines grandes pièces de Sartre.

Lecassin - Saint Médard en Jalles - 68 ans - 12 décembre 2012


Lutter contre la plus dure des tortures mentales 8 étoiles

Roblès met le protagoniste Montserrat dans une situation des plus cruelles : Révéler la cachette de Simon Bolivar, dernier espoir de toute l'Amérique pour la révolution ou alors condamner de pauvres innocents à la mort .
Toute l'intrigue est là : Izquierdo l'ordonne de dénoncer la planque de Bolivar mais celui ne veut pas ; Izquierdo ordonne alors à ses gardes d'aller chercher les six premières personnes qu'ils trouveraient sur la place de la ville et de les amener là .
Le dilemme auquel doit faire face Montserrat est alors le suivant : les six personnes sont enfermées dans une cellule pendant une heure et doivent le faire parler pour vivre ou sinon ces derniers seront fusillés . . La vie de six personnes contre seulement un espoir mais le dernier de liberté pour l'Amérique !
Poignant & scotchant, ce livre est très bon, je vous le conseille vivement, il est court par ailleurs .

John - - 34 ans - 14 février 2011