Le Grand Incendie
de Shirley Hazzard

critiqué par FranBlan, le 16 mars 2010
(Montréal, Québec - 82 ans)


La note:  étoiles
Un grand roman d'amour...
Présentation de l'éditeur
1947 : la paix a un goût étrange.
L'Angleterre est en ruine, la Chine attend la victoire de Mao, le Japon est hanté par ses crimes de guerre et par Hiroshima.
Entre ces trois pays navigue Aldred Leith, sinologue, fils d'un romancier célèbre, héros blessé au combat. Comme tous ses contemporains, il oscille entre euphorie et désillusion, soif de vivre et peur du vide. Et il se pose une question lancinante : quel sens donner à cette existence qu'il a failli perdre ?
Et puis, dans le monde d'ambitions et d'intrigues des troupes d'occupation, il croit retrouver une innocence perdue, incarnée par deux adolescents cultivés et fervents...: un jeune homme voué à une mort prochaine et sa soeur, tout droit sortis d'un conte de fées.


Je lis beaucoup, la plupart de ces lectures sont intéressantes et m'imprègnent de quelque chose..., mais il y a la perle rare, celle qui procure un grand bonheur de lecture dès les premières lignes, celle qui devient une lecture inoubliable.
Jamais sans doute le climat de l'après-guerre n'a été évoqué avec une telle précision, une telle intensité charnelle. L'auteure excelle tout autant à ciseler l'intime sur fond de tourmente collective, donnant à ces destins une portée intemporelle et universelle.
Cette oeuvre inoubliable allie richesse poétique et justesse de ton, subtile perfection classique et fulgurances de style.
Quel plaisir!
Brûlures de l'après-guerre 8 étoiles

Le Grand Incendie
traduit de l'anglais ( australien) par Claire Céra
Editions Gallimard

En 1947, la moitié de la planète sort d'un grand incendie. Enfin, ceux qui ont survécu. Dans les ruines de Londres ou au Japon des environs d'Hiroshima, les hommes et femmes de l'immédiat après-guerre se savent rescapés mais n'ont pas assez de recul pour savoir sur quoi reconstruire.
Le travail pour Alfred Leight, fils de romancier, le travail" seul moyen d'engendrer une vie à venir":
"Il s'était fixé pour tâche de dépeindre les conséquences de la guerre au sein d'une société ancienne en voie de disparition. Ce projet visionnaire, ou insensé, l'absorbait totalement depuis deux ans.."
Rien ne le prédisposait à tomber amoureux au Japon de la très jeune fille d'un administrateur de guerre.

Ceci pour les deux personnages principaux de cette histoire. Gravitent autour d'eux et traversent le livre beaucoup d'autres , le frère de cette jeune fille, en train de mourir d'une maladie dégénérative, l'ami de Leight, chargé d'instruire les procès des criminels de guerre japonais, etc .

" J'en suis arrivé à la conclusion qu'au fond, l'homme est un barbare" écrit un jour Alfred Leight à la jeune Helen.
On souhaite à la fin de ce livre tout en retenue, en complexité, que l'amour de ces deux personnages puisse leur permettre de résister à cette barbarie.
Très beau roman...

Paofaia - Moorea - - ans - 14 mai 2010