La patience de Mauricette
de Lucien Suel

critiqué par CC.RIDER, le 15 mars 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
La culpabilité qui détruit
Mauricette Baussard, 75 ans, ancienne institutrice, a disparu de l'hôpital psychiatrique où elle était soignée. Ce n'était pas son premier séjour. Son ami Christophe Moreel part à sa recherche. Au fur et à mesure de son enquête, la réalité du passé et du présent de Mauricette apparaît un peu comme la trame d'une vie pleine de drames, de grandes souffrances et de petits bonheurs. En effet, Mauricette a perdu très jeune sa mère morte en accouchant de son jeune frère dont elle se reprochera toute sa vie la noyade alors qu'il n'avait que trois ans...
Un livre qui ressemble plus à un témoignage qu'à un roman à proprement parler. Dans sa postface, l'auteur explique qu'il a lui-même fait un long séjour en HP pour y trouver la matière de son ouvrage. Après chaque chapitre, s'intercale un morceau du « journal » de la patiente. Texte aussi décousu que totalement incohérent qui a dû demander un travail important à l'auteur (lui-même poète et dadaïste punk) à moins qu'il n'ait été inspiré d'un authentique texte de patient. Cette dualité mise à part, le style du reste est agréable, le personnage de Mauricette attachant et celui de Christophe totalement inconsistant. L'intrigue est d'une simplicité biblique mais on peut être intéressé par la thématique de la culpabilité et de la repentance qui arrive à détruire une personnalité aussi sûrement que la maladie d’Alzheimer. Pas gai.
Patience .. Patience 6 étoiles

Bonjour les lecteurs ...

Je termine ce livre et je reste sur une note indécise ...ai-je aimé ou pas ?

En août 2008, Mauricette Beaussart, 75 ans, est admise pour cause de troubles mentaux à la «Clinique» faisant partie d’un EPSM ( Etablissement publique de santé mentale). Trois semaines plus tard, elle s’enfuit.
Christophe, son ami, va essayer de la retrouver et se souvient.

Mauricette a été marquée par le malheur dès l'enfance, elle a trouvé refuge dans la poésie. Elle joue avec les mots, les manipule.
Mais Mauricette est fragile et, malgré une carrière d'institutrice, une initiation à l'informatique qui l'amène à créer son blog, elle va faire des séjours régulier en hôpital psychiatrique.
Ce sont les mots couchés sur le papier qui aident Mauricette, mais elle ne sera totalement libérée de ses démons que lorsque ces mots seront enfin dits à haute voix.

Ce récit alterne des chapitres en italique, où on retrouve le discours décousu de Mauricette et sa manipulation des mots, avec des chapitres où nous est racontée son histoire, comment elle en est arrivée à se perdre dans les mots.

Les chapitres de narration directe sont très faciles à lire mais j'ai eu plus de mal avec les passages en italique .. ces discours assez décousus demandent beaucoup plus d'attention et de relecture des phrases.
Mais on s'adapte assez vite à l'écriture de Mauricette.

Un roman tout en sensibilité dont on ne sort pas indemne , il faut le temps de le digérer .

L'auteur a écrit ce roman dans l'EPSM où se déroule l'histoire.

Faby de Caparica - - 62 ans - 16 janvier 2018