Cités Obscures (Les), tome 04 : La route d'Armilia
de Benoît Peeters (Scénario), François Schuiten (Dessin)

critiqué par Nance, le 12 mars 2010
( - - ans)


La note:  étoiles
Déstabilisant
Le tout commence comme une bande dessinée, mais se transforme en carnet de voyage d’un jeune garçon racontant sa traversée dans un ballon dirigeable vers Armilia, un endroit au pôle Nord, où il doit accomplir une mission. Il fera la connaissance d’une petite fille qui s’est cachée dans l’appareil pour fuir ses bourreaux et elle l’accompagnera durant le reste du voyage. Un voyage qui s’annonce peu ordinaire et qui cache un secret plus sombre qu’il ne le paraît...

C’est une bande dessinée d’un style différent, originale. Le flou de l’histoire fait mousser le suspense. Même après avoir relu quelques passages, certaines parties me reste encore « obscures ». Les graphiques sont toujours aussi magnifiques. Schuiten et Peeters savent unir leur force pour créer un monde. Je dois avouer cependant que j’ai moins accroché à cet épisode que les précédents parce que j’ai trouvé ça assez mélangeant un moment donné, le tout ne prend un certain sens que plus tard et c’est assez dur à suivre sur le coup.
Comme un hommage à Jules Verne 6 étoiles

De par son format, ce quatrième tome représente une rupture dans la série. En effet, il s’agit davantage d’une histoire illustrée par des planches spectaculaires à pleine page, le format « cases » ne représentant que huit pages sur soixante. A priori s’il ne semble exister aucun lien logique entre les deux récits, la clé est livrée dans la seconde partie. Cet épisode est comme une sorte de circuit touristique reliant une partie des Cités obscures servant de cadre aux différents tomes de la série, telle une parenthèse en forme d’invitation au voyage. On retrouve plus que jamais l’inspiration vernienne et les vues plongeantes de certaines villes sont impressionnantes, on a parfois l’impression d’être à bord du dirigeable…

[SPOILER] Les deux auteurs envisagent toujours leurs histoires comme un moyen de s’évader du monde réel, cela est encore plus flagrant ici puisque le « vrai » narrateur est un enfant esclave dans une entreprise fabriquant des dirigeables… [FIN DU SPOILER] Le scénario aurait toutefois gagné à être plus étoffé, et même si c’est un parti pris, j’avoue avoir été déconcerté par l’importance donnée au texte par rapport au dessin. M’en tenant strictement au récit, j’avoue être resté sur ma faim.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 12 mai 2012