Louis XX
de Thierry Ardisson, Alain Decaux

critiqué par CC.RIDER, le 3 mars 2010
( - 67 ans)

La note: étoiles

Contre-enquête sur la Monarchie

En 987, quelques années avant le terrifiant rendez-vous de l'An Mille, dans le chaos des derniers règnes carolingiens, dans l'éparpillement des souverainetés des débuts de la féodalité, en pleine anarchie est fondée une nouvelle monarchie avec Hugues Capet qui est élu roi et sera le premier de la longue lignée des Capétiens. Mille ans plus tard, où en est sa descendance ? Qui peut prétendre légitimement au trône de France ? Louis XX. Il existe. C'est l'arrière-petit fils d'Alphonse XIII, roi d'Espagne. Il a douze ans. Vêtu de jeans et baskets, il fait du skate-board sur une avenue chic de la banlieue de Madrid et porte le nom de S.A.R. Monseigneur le Prince Louis.
Ce livre n'est pas un roman historique mais un véritable travail d'historien écrit par un trublion du PAF qui en a surpris plus d'un quand il est sorti en 1986. On apprend beaucoup de choses sur la vie des derniers Bourbons de la branche aînée et en particulier sur Henri de Bourbon, Comte de Chambord, prétendant légitime au trône à la mort de Charles X mais qui y renonça par idéalisme et sur la Duchesse de Berry qui tenta en vain de soulever la Vendée contre Louis-Philippe. Le livre propose une chronologie fort intéressante en fin de volume et surtout un arbre généalogique avec ordre de succession des Bourbon, Bourbon-Anjou et Orléans fort éclairant pour qui veut se faire une idée sur cette épineuse question.
Ardisson avait noté dans sa présentation : "Ni oeuvre d'historien, ni propagande d'homme politique, tout au plus réflexion d'un écrivain qui barricadait en 68 dans une fac de province, qui nightclubbait dix ans plus tard aux Bains-Douches, ce livre souhaite modestement participer au millénaire de la monarchie."

Pas crédible !
Shelton est bien gentil, car si Ardisson a parfois du talent dans ses oeuvres et dans ses bouquins (avez-vous tout lu ?..) là on ne trouve pas ce qui a fait en l’occurrence le succès du célèbre et sulfureux animateur de Canal + et de Paris Première. Beaucoup d’esbroufe, beaucoup d'effets de manche, peu de provoc' et d'humour, tout ça pour un authentique cador de tabloïds affilié au Roi d'Espagne, et si on est peu de choses; il faut bien noter au final un parti pris pour une quelconque branche obscure et politique. Cela dit cet essai avait effectivement choqué à sa sortie et ce, essentiellement du fait que les royalistes légitimistes sont bien souvent qualifiés d'antisémites et de fascistes reconvertis. Très bourgeois, au comique involontaire digne d'un dancefloor. Antihuman - Paris - 42 ans - 29 octobre 2011

Effectivement, un livre pertinent !
J'ai lu cet ouvrage à sa sortie, en 1986 et je l'ai gardé. J'ai trouvé dès la première lecture qu'il posait de bonne questions politiques, des interrogations qui demeurent valables en 2010... Pour lire cet ouvrage, il faut oublier un instant la personne d'Ardisson, oublier les partis pris posés sur les mots comme roi, royalisme, monarchie... A partir de là on entre dans une enquête, oublions le contre enquête qui fait allusion à celle de Charles Maurras à la fin du dix-neuvième siècle, qui démontre la modernité de la monarchie, du moins une certaine modernité... Pour ceux qui sont allergique au mot, rappelons que les mots peuvent être trompeurs puisque la France est actuellement en démocratie avec un président élu... Si ! Vous ne saviez pas ? Oui, parfois nous pouvons comme le disait Barthes nous laisser enfermer par de simples mots et oublier de réfléchir... Cet essai assez ancien est une curiosité qu'il fallait ressortir, ne serait-ce que pour montrer qu'un homme médiatique et branché pouvait en 1986 s'affranchir de certaines idées reçues... Ma note eszt le reflet de cet aspect... Mais aujourd'hui, une telle démarche serait-elle possible ? Pour autant, a-t-il raison sur le fond ? Ce sera à chacun de se faire sa propre idée... Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 3 mars 2010